CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15/20
LINE UP
-Didier Delsaux
(chant)
-Bruno Ramos
(guitare)
-François Merle
(guitare)
-Florent Taillandier
(claviers)
-Marc Duffau
(basse)
-Daniel Pouylau
(batterie)
TRACKLIST
1)Abysse
2)Envahisseur
3)L'Ombre Et La Lumière
4)Prison Dorée
5)Prédateur
6)Sang Millénaire
7)Privilège
8)La Force Des Souvenirs
9)Sentinelle
10)Miroir De La Vie
11)Esclave
DISCOGRAPHIE
Revoilà les dignes représentants de notre pays en matière de heavy-speed, un an après un live quelque peu décrié. Pour les rares qui ne seraient pas encore au courant, Manigance connaît un succès brillant à l’étranger, au Japon notamment, et se fait d’autant plus brillant ambassadeur que sa particularité est de proposer des textes en français. N’étant a priori que peu favorable à l’usage de la langue de Molière en metal, du moins dans ce genre de metal – il est plus aisé, avouons-le, d’écrire de bons textes en anglais plutôt que de bons textes en français -, j’ai dû réviser mon jugement, en constatant que l’on pouvait se risquer à cet exercice sans tomber dans le pathético-ridicule. Il faut dire aussi que le reste a de quoi plaire.
Ce nouvel album, cela se sent, a été particulièrement peaufiné dans ses parties instrumentales, plus longues et plus nombreuses qu’à l’accoutumée. Tant et si bien qu’un morceau comme "L'Ombre Et La Lumière", qui n’a pas volé son leadership, fait penser à un authentique groupe de metal progressif, avec ses incessants changements de rythmes et ses soli techniques. Mais la science du refrain n’a pas délaissé nos compatriotes, et l’ensemble reste suffisamment direct pour plaire instantanément : « Sang Millénaire » et "Sentinelle" tranchent dans le vif comme rarement, ça fait plaisir à entendre. De belles introductions parsèment l’album, à commencer par l’ouvreur "Abysse", instaurant entre les puissants morceaux quelques ambiances guillerettes bien senties.
Le travail de Florent Taillandier aux claviers est à ce titre très influent. L’utilisation systématique de cet instrument en appelle à la tradition néo-classique, en duels avec les guitares ou en soutien des lignes de chant, et par maints aspects L'Ombre Et La Lumière s’inscrit dans la continuité des maîtres scandinaves en la matière. Stratovarius se cache probablement derrière "Privilège", peut-être trop visiblement d’ailleurs. Dommage, car le jeu de batterie aéré de Daniel Pouylau offre de belles possibilités. Le talent de composition est cependant indéniable, et les quelques carences d’inspiration que l’on croit déceler parfois ("Prédateur", "La Force des souvenirs") sont à mon sens imputables à des lignes vocales assez ressemblantes ou à des textes frisant le passable. Le lyrisme de Didier Delsaux, malgré cela, n’a rien à envier aux meilleurs du genre. Cet amas de qualités ne pouvait décemment se concrétiser qu’en album de qualité ; L'Ombre Et La Lumière l’est assurément. Bien joué.