CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Giuseppe Falcicchio
(chant)
-Giuseppe Simone
(guitare)
-Teo Berloco
(guitare)
-Antonio Patella
(basse)
-Michele Ciccimarra
(batterie)
TRACKLIST
1)Claws
2)Domain-Deceit
3)Let the Emptiness Prevail
4)The Despised Ones
5)Hand of the Betrayer
6)No Longer Enslaved
7)Serpents March
8)Soundtrack of Apocalyptic Vision
9)Nanoman
DISCOGRAPHIE
Le chroniqueur est humain. Il a ses faiblesses. À force de constater que les promos les plus pourraves ont souvent la même origine géographique, il peut dériver dans une généralisation nuisible et réductrice. Et il le fait d'autant plus que ça lui permet d'être méchant gratuitement et qu'il aime encore bien. Mais quand un contre-exemple vient menacer sa mauvaise foi, le chroniqueur se doit d'être honnête et de faire son mea culpa. Tout ça pour dire qu'à l'instar de Figure Of Six, The Denial nous prouve que le métal italien n'est pas forcément risible.
D'ailleurs à l'écoute on ne se rend même pas compte qu'ils sont Italiens, ce qui veut dire beaucoup. La déferlante thrash/death que le groupe envoie pied au plancher prend par surprise : c'est méchant, c'est rapide, ça hurle, ça nous en veut et c'est d'autant plus efficace que c'est porté par un gros son. Mais la deuxième surprise est aussi marquante que la première : on a à peine eu le temps de se faire au côté extrême du début de "Claws" que The Denial le casse en balançant un plan core où la batterie rappelle très fort "Roots" de qui vous savez. Diable. Et on n'a pas fini de s'étonner : la cavalcade guitaristique qui ouvre "Hands of the Betrayer" rappelle instantanément Cradle Of Filth, "The Despised Ones" oscille entre power-metal écrasant, nappes glaciales à la Fear Factory et breaks harmonisés complètement melodeath, et enfin "No Longer Enslaved" lie thrash violent, heavy moderne et passages hardcore complètement inattendus. Le point commun là-dedans ? Un Giuseppe Falcicchio sur tous les fronts qui hurle à n'en plus finir... et une volonté de taper fort qui se traduit par une efficacité aussi affûtée qu'omniprésente.
Car s'il ne présente pas une d'identité de groupe très affirmée, Claws est également un album qui n'ennuie jamais l'auditeur. Les changements de rythme sont légion, les riffs sont hyper fédérateurs à défaut d'être innovants et la manière dont le groupe va sans cesse chercher dans les divers sous-genres de l'extrême (death, black) un nouveau moyen de nous taper dessus est vraiment agréable. D'autant plus qu'ils arrivent même à surprendre ici et là : le break mélodique en son clair de "Let the Emptiness Prevail" - petite respiration perdue au milieu de quatre minutes de blitzkrieg - est fort bien trouvé, autant que les cassures de "Serpents March", exemple-type de morceau à tiroirs sachant rester fluide. Cerise sur le gâteau, "Soundtrack of Apocalyptic Vision" est torché comme peu d'instrumentaux heavy-metal savent l'être : atmosphérique juste ce qu'il faut, avec des claviers très bien intégrés, puissant dans ses montées et juste dans ses mélodies, c'est bonheur. A l'instar des autres titres de Claws c'est bien composé, et le regret principal est que rien là-dedans ne définit vraiment The Denial.
C'est donc plutôt encourageant, surtout pour un premier album. The Denial prouve avec Claws qu'ils savent jouer et composer de bons titres, ce qui est déjà pas mal. Il leur reste par contre à accomplir la tâche la plus ardue pour un nouveau groupe : trouver un son à eux. Souhaitons-leur bonne chance...