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CHRONIQUE PAR ...

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Flower King
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Pierre
(chant+guitare)

-Marceau
(chant+basse)

-Nicolas
(batterie)

TRACKLIST

1)Never Went Swimming
2)With a Good Heart and Dirty Glasses
3)L'amour fou
4)Years After the Room
5)The Spirit Chooses the Place... the Place Chooses

DISCOGRAPHIE


We Are Jupiter - We Are Jupiter (EP)
(2009) - metal prog cérébral mais pas trop - Label : Autoproduction



En ces temps de crise et d’appauvrissement financier comme culturel, il y a de quoi s’émerveiller de voir des formations revenir aux vraies valeurs et chanter les louanges du genre filmique le plus noble qui soit, la comédie française. En témoigne ce présent disque qui se pose comme un hommage au sublimissime On a volé la cuisse de Jupiter. Un tribute-album explicite dans ses paroles (« Philippe Noiret’s the best / This man you cannot test »), comme dans sa piste cachée mémorable (“I Wish They Had Made a Split Movie with Claude Zidi”). Ça fait plaisir.

Ah, on me signale qu’il ne s’agissait que d’un fantasme de chroniqueur, au temps pour moi. Cela dit, la musique de We Are Jupiter revêt bien un aspect cinématographique. Leur metal prog est moins une affaire de technique que de climats, et si la relative concision des pièces ainsi que l’énergie déployée nous interdisent de parler de post-rock, comprenez bien que nous ne sommes pas en terre de traditions. Les trois Français vont de l’avant, empruntent la voie des contrastes qui mènent à un autre possible, entre fureur syncopée et accalmies bienfaitrices, avec toujours le souci de maîtriser leur propos. Ainsi, l’auditeur ne perd jamais le fil de l’histoire, et c’est là une grande force de cet EP ; car si les mesures asymétriques et autres constructions alambiquées sont présentes, elles n’ont rien de gratuit. Elles se fondent particulièrement bien dans des compositions tricotées avec soin, dans lesquelles l’aspect mélodique est plus souvent un moteur qu’une donnée négligeable.

Ça tombe bien, car ces mélodies ont quelque chose de… savoureux. We Are Jupiter possède en effet une science savante du contre-pied, un talent pour confectionner des suites d’accords aussi tordues que bandantes. Combinez cette faculté à une aisance pour le défouraillage en règle, ajoutez-y un son énorme – pour une autoproduction, c’est assez renversant – et vous obtenez une petite bombe comme "Never Went Swimming". Démarrage écrasant, apartés atmosphériques qui emplissent le spectre sonore de manière bluffante, cohérence de la construction, et cette outro qui applique la savoureuse recette décrite plus haut de la mélodie à rebrousse-poil… je dis recette, parce que le groupe nous refait le même coup sur un autre titre ("Years After the Room"), et si ça fait toujours son petit effet, il faudra résister à la tentation d’en faire un gimmick. Passé ce brûlot vainqueur – et l’instrumental "L’amour fou" mis à part - les autres compositions mettent en avant un caractère plus ambiancé, mais pas moins tourmenté.

Et si "With a Good Heart..." démarre sur la pointe des pieds, c’est pour mieux nous cueillir sur le refrain à fleur de peau, avant de nous malmener l’épiderme pour nous ramener à leur condition d’écorché. Un morceau d’une puissance émotionnelle impressionnante pour un groupe si jeune, et le final "The Spirit Chooses the Place…", pour ses contrastes plus appuyés encore, pour son final envoûtant, aurait presque droit aux mêmes éloges… s’il ne mettait en évidence quelques défauts que l’on n’avait qu’entr’aperçus auparavant. La musique de We Are Jupiter a beau afficher une maturité prometteuse, l’ombre des géants plane parfois de manière visible. On pense à Opeth pour un arpège en intro de "The Spirit…", à Magma pour une transition un peu plus loin, mais surtout à Tool, du fait d’un chant trop marqué par l’empreinte de Maynard et qui empêche de se donner totalement à cette musique qui ne demande que ça.

Reste que musicalement, la personnalité du groupe est suffisamment affirmée pour qu’on puisse se délecter sans gêne de cet EP maîtrisé, à la musique savamment alambiquée et prenante. Mais bon, on en veut toujours plus, et on se dit que We Are Jupiter a les moyens de nous pondre un petit chef-d’œuvre à l’avenir… alors hop ! On dégraisse les quelques influences prégnantes et on montre que le metal français, une fois de plus, c’est de la balle de bombe. Voire de la bombe de balle.


www.myspace.com/arewejupiter


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