CHRONIQUE PAR ...
[MäelströM]
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
13/20
LINE UP
-Johnny Rotten
(chant)
-Steve Jones
(guitare)
-Glen Matlock
(basse)
-Paul Cook
(batterie)
TRACKLIST
1)Holidays in the Sun
2)Bodies
3)No Feelings
4)Liar
5)Problems
6)God Save the Queen
7)Seventeen
8)Anarchy in the U.K.
9)Submission
10)Pretty Vacant
11)New York
12)E.M.I.
DISCOGRAPHIE
Les gens savent pas écouter. Quand on leur dit «No future in a world like this!» ils comprennent «No future!» C’était déjà comme ça en ’76 et c’est encore comme ça aujourd’hui. Tu leur dis les choses gentiment, ils te retournent parce que c’est faible de s’excuser de proposer. Tu leur craches la réalité en pleine gueule ils te censurent parce qu’il faut être poli. Les gens sont et resteront des cons.
Quand Malcolm a bricolé une identité autour des Pistols, tout le monde a hurlé que le groupe était le plus identitaire qui soit. Et aujourd’hui qu’on sait que le groupe s’est formé sur son impulsion, les gens hurlent que c’est le premier boys band de l’histoire, vu que McLaren avait tout fait pour les passoires vides nommées Pistols. Qu’est-ce que tu voulais qu’ils fassent, en même temps ? Ils avaient les instruments, Malcolm avait le talent. Un groupe marche jamais tout seul avec le public. Et vu que les gens savent pas écouter, faut leur écraser les mots dans les orbites. Quitte à hurler, autant faire ce que personne n’avait jamais fait, comme détourner "God Save the Queen" en version rock. Côté violence tout avait déjà été fait par Iggy, mais balancer un symbole pareil de son piédestal… personne. Et quand c’est la seule manière de se faire entendre, ça se comprend.
Fallait bien qu’ils choquent, ces nabots toxicos. Mister épingle savait tellement pas chanter et les gens savent tellement pas écouter qu’il lui fallait un truc pour se faire remarquer. Jones et Cook rattrapaient le bateau comme ils pouvaient mais la musique était trop moisie pour qu’on puisse en tirer quoi que ce soit. Quelques power-chords sur les grosses cordes, un refrain plagié sur ceux qu’on renie, et le style musical de demain (enfin à l’époque) naissait dans la rue, à grand renfort de matos volé. Musicalement, c’est exactement comme ce heavy-metal que les jeunes écoutent, sauf qu’ils avaient pas les amplis nécessaires. De toute manière c’est pas avec des croûtes à moitié finies comme "Holiday In the Sun", "Seventeen" ou "Pretty Vacant" qu’on va changer la musique. A la limite, ça a appris aux gens que tout le monde (et surtout n’importe qui) pouvait faire de la musique – ce qui est un postulat franchement pourri, quand t’y penses.
Après tout, vu que tout le monde pouvait faire de la musique, tout le monde pouvait être punk. Les hippies avait conquis le monde avec leurs fleurs à la con, ils avaient crée une communauté internationale où tout le monde était heureux. Qu’à cela ne tienne, pour cracher sur les communautés hippies, créons une communauté internationale où tout le monde est furax. On est pas à une contradiction près avec les punks… Quitte à être un abruti de suiveur autant l’être jusqu’au bout ! J’aurai suivi des comics comiques comme les Ramones, des névro-politics comme les Damned ou des suceuses de rouge à lèvre comme les X-Ray j’aurai sûrement autre chose à raconter – mais c’est tout moi, j’ai choisi le groupe le plus con de l’histoire.
Ça reste quand même une super époque, on s’agglutinait entre mongols pour boire de la bière par pack de 12, on avait tous envie de baiser mais les meufs étaient toujours pour les mêmes, alors on faisait la queue devant les chiottes pour aller faire pleurer le poireau. On s’imaginait tous sur scène mais on valait pas plus que de la moisissure dans un lavabo. Sur le moment on s’en rend pas compte, c’est sur… En y réfléchissant, la seule phrase intelligente jamais prononcé par un punk c’est sûrement celle de Rotten, lors du dernier concert des Pistols où il a participé… A la fin de sa chanson il a regardé le public, il a désigné le groupe et il a sorti : «Vous avez jamais eu l’impression de vous être fait baiser ?» Ça doit être la seule raison qui fait de lui quelqu’un à retenir dans l’histoire.
Aujourd’hui quand un gamin me parle des Pistols il a l’air d’être en ‘77 alors que ses abrutis de vieux pensaient même pas à le concevoir à l’époque. Il se plante des piercings à 200 balles, il se colore les cheveux avec des shampoo de marque, il écoute ce que ses potes écoutent… Alors quand un de ces petits cons vient me dire à quel point les Pistols ont été importants, je lui botte le cul et je lui dis d’aller écouter Eminem au lieu de nous faire chier à parler de la régression comme d’un cheval de bataille. Les gens savent pas écouter. On hurle «Plus d’Elvis, de Stones, ni de Beach Boys en ’76.», ils comprennent «Plus rien après ’76.» Bande de trisos rétrogrades. Ce disque aura fait du mal, il a donné une crédibilité à la médiocrité. Et ça craint… No future for a skeud like this…