CHRONIQUE PAR ...
[MäelströM]
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
16.5/20
LINE UP
-Skin
(chant)
-Ace
(guitare)
-Cass
(basse)
-Mark R.
(batterie)
TRACKLIST
1)Charlie Big Potato
2)On My Hotel T.V.
3)We Don't Need Who You Think You Are
4)Tracy's Flaw
5)Skank Heads
6)Lately
7)Secretly
8)Good Things Don't Always Come to You
9)Cheap Honesty
10)You'll Follow Me Down
11)And This Is Nothing That I Thought I Had
12)I'm Not Afraid
DISCOGRAPHIE
Chose rare, c'est sur leur meilleur disque qu'un groupe se sépare. Le fameux Skunk « Rage Against The Machine [feat.] Aretha Franklin » Anansie aura déchaîné les passions, et suscité d'innombrables vocations (Guano Apes reprend intelligemment le flambeau). Quand on écoute CA, on sait pourquoi. Quel est le journaliste inculte qui a dit que Skunk signifiait mouffette, déjà ? Ok, c'est ce que ça veut initialement dire… mais je ne pense pas que c'est à ça qu'ils se référaient en choisissant leur nom, si vous voyez ce que je veux dire (si vous ne voyiez pas, c'est que vous êtes trop jeunes pour ce genre de choses ! Alors allez voir sur Google…).
Nous disions donc, cet album est parfait. Pas parfait au sens musical (il récolterait un 20, sinon) mais parfait pour ce groupe. Une sorte de consécration que n'importe quel band aimerait atteindre, mais la plupart des musiciens sont trop stupides pour comprendre que quand on a pas d'idées, faut s'arrêter. Rien que la première Charlie Big Potato est énorme ! Et le pire, c'est que ça va être aussi énorme durant la suite, que cela soit dans les morceaux heavy ou dans les ballades mid-tempo (ouh le vilain mot !). Conjuguant les genres plus encore que dans Stoosh, le groupe se joue du metal en lui triturant le côté funk, le côté soul, voire le côté obscur. Et le tout est produit par Andy Wallace (encore lui). Quand on entend ce son, on sait. Guitares nuancées, aucune saturation « obligatoire », section rythmique flamboyante (mais avec un bassiste pareil, c'est un peu facile). Sans oublier les violons sur les mid-tempo (aïe !).
Skin toujours en forme, nous envoie un boulet de brûlot dans la tête dès le second morceau : un On My Hotel TV aussi dansant que revendicatif (nigger, gay, war, conspiracies…). Et qui serait capable aussi bien que Skin de passer d'un aussi exquis que suave « How dare I have a view… and a versace tattoo » à un aussi brutal et délirant « On my hotel TV! On my hotel TV! », je vous le demande ? Le meilleur du Skunk heavy. Et ce n'est pas We Don't Need Who You Think You Are qui rabaissera le niveau. La comparaison avec Aretha Franklin n'est vraiment pas de la surestimation. Dans la voix autant que dans l'engagement. En même temps elle l'a cherchée, déjà qu'elle est née noire la pauvre, si en plus elle se fait bisexuelle, fallait s'attendre à des problèmes !
Je vous serai gré d'oublier soigneusement une piste totalement destructrice ! J'ai toujours trouvé que les headbangers étaient de vrais abrutis congénitaux qui appréciaient tellement leur état de délabrement psychologique qu'ils continuaient à réduire leur cerveau en bouillie avec une joie simiesque, le tout en faisant des signes subliminaux avec deux de leurs doigts… Mais je l'avoue, à l'écoute de The Skank Heads (à l'arrivé de la troisième minute) je ne peux pas résister… Ca vient comme ça ! C'est l'I.N.S.T.I.N.C.T. « Get off! Get off me! » En guise de dessert, Cheap Honesty remplit excellemment son rôle, on dirait du Anastacia (uniquement dans les mélodies vocales) avec de la présence. Des voix pareilles, ça ne se trouve pas à tous les coins de rues.
S'amusant avec la nuance, Skunk choisit de mettre en valeur son style si personnel en alternant les pistes typiquement heavy avec des mid-tempo (aïe), certains tout en retenue, certains laissant les guitares s'exprimer. Dans un registre proche, Secretly et You'll Follow Me Down font des ravages de douceur, tandis que Tracy's Flaw nous montre une Skin sensuelle, conteuse de petites histoires tristes sur musique violonisante. Un must pour du neo-fusion. Et ce "Good Things Don't Always Come To You", avec cette voix si forte et fragile à la fois. Sans rire, ce morceau est lui aussi une perle insoupçonnable ! Ce n'est pas Linkin Park qui nous broderait de telles échelles de guitares montant au ciel, ni une voix qui fendrait les barreaux un à un pour nous exploser un orgasme final aux allures d'attouchement par la grasse (jeu de mot). Le meilleur du Skunk mid-tempo.
Six morceaux de chaque style, douze morceaux pour explorer les tréfonds de ce que le neo-metal offre de plus grisant. C'est quand même une sortie de piste en grande pompe. Plutôt que de terminer sur un échec, on peut dire que Skunk Anansie a tout compris. Bravo à eux, et bravo à moi pour une aussi géniale chronique. A la prochaine… Mh ? Ah… On me signale dans mon oreillette que le journaliste dont j'ai parlé au début s'appelle Michka Assayas. Mince, il est connu pourtant ('Dictionnaire du Rock' aux éditions Bouquins). Connu ou non, pas de pitié : moquons-nous de lui. Ah ah.