CHRONIQUE PAR ...
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Draugluin (Halvor Storrøsten)
(chant+guitare)
-Seidemann (Tor Risdal Stavenes)
(basse)
-Antichristian (Christian Svendsen)
(batterie)
TRACKLIST
1)Reaper
2)Beneath
3)Trial by Fire
4)Hellridden
5)Dreams of R'lyeh
6)Shub-Niggurath
7)Soulburner
8)Black Moon
9)Grave Dreamer
DISCOGRAPHIE
Tyrann n'a pas l'air connu, mais a l'air d'un nouveau groupe émergeant de la masse des innombrables surfers de la vague des « norwegian-like ». Mais si Tyrann est un groupe fraîchement né, ses membres ont déjà sévi dans des combos black majeurs comme Tsjuder pour Draugluin et ex-acolyte Antichristian, et 1349 pour Seidemann. Forcément il s'en dégage beaucoup de maturité de composition, mais aussi une sonorité un peu patinée qui rappellera de bons souvenirs aux amateurs.
Vous, les anciens ou plus jeunes en quête de la vérité sur la naissance du mythe, avez probablement remarqué cette touche un peu thrash qui émanait de vos vinyls préférés de Death, Bathory ou Celtic Frost. Et bien, Tyrann la remet au goût du jour par pointes ou en fond récurrent dans son black, avec pas mal de bonheur à vrai dire. Cela étant, même si l'on est en droit de se poser la question, il s'agit bien de black thrash, et non de thrash au goût de black, car le propos musical sait rester black dans sa noirceur et crudité, et même s'il glisse vers le thrash dans ses riffs, il sait rester assez souvent épique et s'orner des blasts beats si indispensables. Un dernier détail, qui n'en est pas un au final, et qui finira certainement d'assurer la classification de Tyrann dans le metal noir : la voix. Son raclé caractéristique et son phrasé rendent un verdict indubitable.
Tyrann semble aimer emmener l'auditeur sur un terrain aux riffs lourds et agressifs propres au thrash pour mieux le surprendre par une envolée épique black. "Trial by Fire" en est un pur exemple, mais contient en sus un passage mid tempo black assez jouissif suivi d'un petit break à la basse sans grande recherche technique mais avec un très bon feeling, comme ce riff marquant bien que très simple de "Reaper". Pourtant, la technique, ils la maîtrisent, le solo au milieu de "Hellridden" suffira à le prouver, de même que celui de "Soulburner". Au final, le groupe montre ses limites thrash au travers des dispensables "Shub-Niggurath" (bien thrash, sans intérêt mais heureusement courte) et "Black Moon". En revanche il démontre son potentiel black avec "Dreams of R'lyeh", la première dans l'ordre à paraître 100% black avec un fond encore une fois épique, et surtout "Grave Dreamer" qui se fend d'un break lent à la Burzum bien marquant et diablement efficace.
Shadows Of Leng est un bon début, ni plus, ni moins. Malgré leurs expériences respectives qui se traduisent par une musique assez bien léchée et du métier dans les arrangements, les trois ont besoin de travailler encore ensemble afin de trouver la juste pondération entre leurs aspirations blacks et leur feeling thrash. Le côté black semble plus prometteur et de loin, même s'il a besoin d'un fond thrash pour s'exprimer totalement.