CHRONIQUE PAR ...
Joe Le Hareng
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Andy Pearce
(chant)
-Peter Espinoza
(guitare)
-Dick Qwarfort
(basse)
-Stanley
(batterie)
TRACKLIST
1)Rock Out
2)Boys Town
3)Method to My Madness
4)Scar for Life
5)Nite Like This
6)Crashlanding
7)48 Hours
8)7 Year Itch
9)Evil One
10)It's Not Love
11)Need the Nite
12)It Ain't Easy
DISCOGRAPHIE
Prenez les mots : « thrill, girls, nasty, boys, town, L.A., ass, bad, night, sex, drug », une poignée de riffs rock, un chanteur à la voix pas trop grave mais un peu rocailleuse quand même, une ou deux ballades pour minettes et vous obtiendrez du sleaze. Des exemples de bons groupes de sleaze? Guns and Roses, Mötley Crüe, Nasty Idols... Ah non pardon, pas Nasty Idols. Car malheureusement, il ne suffit pas d'appliquer la recette sus-citée pour sortir un bon album de sleaze. Depuis le temps ça se saurait!
Par les temps qui courent, nombreux sont les groupes qui ont tendance à oublier qu'il ne suffit pas d'appliquer une recette qui a marché pour faire un bon album et les Nasty Idols en font partie. Pourtant sur le papier c'est plutôt pas mal! Un gratteux pas trop manchot, un chanteur avec un timbre pas dégueu, un batteur qui fait sa sauce et un bassiste... tiens y'a un bassiste? Malgré toutes ces bonnes dispositions la sauce ne prend pas... Pourtant les Nasty Idols ne sont pas des perdreaux de l'année et on note 1989 pour la sortie de leur premier album. Et c'est peut-être cela le problème, parce que niveau originalité ils repasseront! Du riff sur-entendu, de la ligne de chant sortie tout droit des nineties et du solo qui ne dévie pas trop des sentiers battus par les grands noms du genre : on sent bien que les Américains ressortent des vieilles scies. L'amateur y trouvera sans doute son compte mais l'auditeur un peu tatillon regrettera l'ingrédient nécessaire : les burnes! Car il faut bien avouer que s'il est difficile de faire original quand on joue dans un style vieux de 20 ans – et les jeunes formations n'évitent pas cet écueil - une bonne dose de testostérone, un gallon de sueur et une prod' rajeunie s'avèrent indispensables pour créer le frisson et l'envie de ressortir les bandanas (cf les Backyard Babies, pour ne citer qu'eux).
« I need a drink, I need a pill, anything for a thrill... » nous dit "Evil One". Sage décision, parce que c'est pas avec la musique que l'on va se le procurer le « thrill »! Des riffs poussifs ("Rock Out", "Boys Town", "48 Hours"), des lignes de chants un peu répétitives ("It's Not Love" au refrain insupportable) et des paroles un peu clichées (euh... tout l'album?) viennent un peu gâcher la fête. Et quid des refrains fédérateurs que l'on a envie de hurler à tue-tête en faisant son petit Slash devant la glace de la salle de bains? Et bien on repassera car c'est clairement le point faible de nos amis : outre la déjà citée "It's Not Love", on pourrait rajouter "Boys Town" ou encore "Scar for Life" au rayon des refrains lourdaux. Sans compter les deux abominables ballades "Nite Like This" et "It Ain't Easy" sirupeuses à souhait et pas émouvantes pour un rond. Fort heureusement nos gaillards ont de la bouteille (ah ah) et parviennent à sortir quelques bons titres, sauvés par des riffs qui rappellent les grandes heures du hard-rock : "7 Year Itch", "I Need the Night" ou encore "Crashlanding", mais sur 12 titres, ca fait pas lourd. Finalement, Boys Town, c'est pas franchement mauvais mais c'est plutôt quelconque et ça, ça ne pardonne pas.
Vingt ans après leur premier effort les Nasty Idols ont bien du mal à créer l'évènement et ce Boys Town ne restera certainement pas dans les annales du rock. Des idées musicales surannées, une énergie surfaite et pas contagieuse pour un rond, voilà un album qui satisfera peut être les nostalgiques pas trop regardants mais qui peinera à convaincre les rockeurs endurcis.