CHRONIQUE PAR ...
Joe Le Hareng
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14.5/20
LINE UP
-Fred
(chant+guitare)
-Jake
(guitare)
-Hakan
(basse)
-Eric
(batterie)
TRACKLIST
1)Dirty Needs
2)I Don't Know You, Stranger
3)No Need For Satisfaction
4)Incognito
5)Drivers
6)We've Planted a Bomb In Your Radiostation
7)(Rama Lama) Midnight Haze
8)Don't Follow
9)Future 2036
10)The Man In The Machine
11)Telemission
DISCOGRAPHIE
Tiens, encore un groupe Suédois qui délaisse le Death Melo Machin Truc et le True Black Chépakwa pour le bon vieux rock n' roll des familles... Et qui s'en tire pas mal! C'est pas non plus sensationnel à s'en rouler par terre mais faut avouer que pour un premier album et de la part d'une patrie qui nous a plus habitué au metal pour dépressif chronique, ca envoie une énergie pas dégueulasse et que l'espace de quelques écoutes, Telemission fait son petit effet.
Difficile de classer les amis de The Durango Riot dans un genre particulier... Un peu de punk (pour l'énergie un peu brouillonne), beaucoup de rock garage (mais sans le son degueu qui va bien, dommage), un pincée de pop et une poignée de stoner/blues pour faire la sauce. Quelques clins d'oeil, parfois très appuyés, à QOTSA ("Midnight Haze") et surtout pas mal d'influences seventies, tant dans la musique que dans les effets utilisés, qui s'en plaindrait? Bref les gratteux envoient du riff fuzzy à tour de bras saupoudrés de quelques soli agrémentés de wah-wah et la section rythmique envoie du bois -rien de bien pénétrant mais du travail honnête : le batteur bucheronne et la basse fait son boulot en soutien. Le cas du chanteur est plus délicat. S'il est d'une efficacité redoutable en chant « normal », sa prestation « énervée » est plus borderline et casse-gueule : c'est bien joli de vouloir jouer sur l'énergie envoyée mais quand c'est au détriment du contrôle c'est dommage...
Niveau composition, les Suédois se défendent et hormis quelques fautes de goût prononcées (le burner "Dirty Needs", "We've Planted..." pas inoubliables), ils déroulent leur petit bazar sur trois-quarts d'heure en alignant les morceaux de bons gouts et certains qui frisent le génie. "I Don't Know You, Stranger" par exemple, bon r'n'r groovy, "No Need For Satisfaction", punchy et catchy ; "Drivers" aussi et "Future 2036" surtout. "Drivers" joue la carte de la chanson bicéphale : Intro calme et désertique à base de guitares qui tremolent et de basses qui ronronnent puis deuxième partie nerveuse et tendue avec cuivres qui ad-libent à bloc. Tout ce gentil monde se calme et vient mourir gentiment, bien joué. Au detour de quelques bons morceaux on tombe sur la merveilleuse "Future 2036" et là on touche au génie. Carrement. Passée l'intro, les chevaux s'emballent dans un punk rock énervé et jouissif (ce refrain, quoi!) et soudain le trait de génie. Les guitares se calment un peu, rapent dans le fond, la basse cliquète et une petite guitare hispanisante vient péter un solo des plus réussis. Et de finir sur ce refrain en forme de claque dans la gueule. Imparable.
Si le chanteur de cette sympatique formation scandinave parvient à calmer ses ardeurs, il est évident que l'on tient là un groupe de première bourre. Une belle énergie pas surfaite pour un rond, une capacité d'écriture indéniable et une identité qui, si elle gagnera à être plus prononcée, est deja bien affirmée. Telemission est un solide premier album qui comblera sans problème les amateurs de rock punchy.