CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Philippe Hess
(guitare)
-Jérôme Pellegrini
(guitare)
-Robert Emslie
(basse)
-Samuel Kraher
(batterie)
TRACKLIST
1)Shoulder of Orion
2)Tannhäuser Gate
3)Andromeda Crash Course
4)Magellan Clouds
5)Sailing the Methane Seas
DISCOGRAPHIE
Le disque céleste de Nebra est un magnifique artefact datant de l’âge du Bronze, plus précisément d’environ 1600 avant J.C. Aussi bien un instrument d’astronomie qu’un objet avec une signification religieuse inconnue, le disque confirme, tout comme les pierres de Stonehenge, que les connaissances astronomiques des hommes de cette période étaient plus étendues que nous le pensions, et qu’ils savaient observer le ciel et ses phénomènes. Cependant, peut-être qu’ils n'écoutaient pas du post-core lorsqu’ils contemplaient la voûte céleste.
Neur-isis ! Voire même Pel-isis ! Depuis l'avènement du post-core/post-metal, il devient impossible de ne pas faire une association d'idée avec au moins un de ces trois groupes pour n’importe quel nouveau groupe du genre. Surtout que dans le cas de Nebra, la comparaison est encore plus pertinente: l’EP est intégralement instrumental, les tempos sont lents, avec un mur de guitare épais et poisseux, ainsi que quelques passages qui lorgnent un peu plus vers l'atmosphérique. Sans jamais atteindre les sommets oniriques d’Isis, ni même les changements brusques de tempos qu’affectionnent Neurosis, Sky Disc reste néanmoins un groupe appartenant à cette famille musicale. Preuve en est leur signature sur Pelagic Records, le label tenu par le collectif musical The Ocean. Pour l’histoire, cet EP n’est rien de plus qu’un nouvel enregistrement de leur demo, publiée auparavant sur MySpace, et précède un album à venir dans un futur qui devrait être plutôt proche.
L’adjectif puissant qualifie à merveille les 18 minutes que durent l’EP. Puissance des riffs: le duo Philippe Hess et Jérôme Pellegrini aligne les riffs tout du long, qui sont autant groovy que variés, avec un son tranchant. Puissance de la section rythmique aussi, qui fait un travail fabuleux pour soutenir l’ensemble, sans jamais en mettre partout et en restant d’une précision diabolique. Sans compter que sur chaque composition, la rythmique évolue, sans être non plus aussi complexe qu’une chanson à tiroir. Le titre "Andromeda Crash Course" en est un exemple, qui bénéficie par ailleurs d’un jeu de batterie d’une finesse exceptionnelle. Enfin, puissance de la production: le son est profond, avec chaque instrument à sa place, et renforce la force sous-jacente des compositions. Et malgré cette force rampante qui envahit l’auditeur subtilement, riffs après riffs, le disque semble vide. La richesse, et la finesse, du travail de rythmique ne suffit pas à combler le manque de ... eh bien, de tout le reste. Nebra n’est en fait qu’une section rythmique, groovy en diable certes, mais sans chant, sans mélodie ou même quelques lignes mélodiques, sans partie plus aérées, Sky Disc n’est pas assez riche, ni assez nuancé, tout simplement.
Sky Disc est un début intéressant, mais pas assez prometteur pour Nebra. Du post-core instrumental inspiré par la trilogie Isis-Neurosis-Pelican qui, bien que puissant, manque de richesses et de nuances pour être vraiment bon. Cependant, les amateurs de riffs tranchants sur tempo lourd apprécieront, et l’EP vaut l'écoute pour le travail de rythmique.