CHRONIQUE PAR ...
Joe Le Hareng
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Dallas Taylor
(chant)
-Chad Huff
(guitare)
-Kelly Scott Nunn
(guitare)
-Jake Duncan
(guitare)
-Roman Haviland
(basse)
-Matt Clark
(batterie)
TRACKLIST
1)Waiting on My Deathbed
2)Settling Scores by Burning Bridges
3)Just a Shock
4)Last Train Coming
5)Step Up (I'm on It)
6)Listen Close
7)The Old Iron Hills
8)No Good Son
9)Harvest Moon Hanging
10)Oh Lonely Grave
11)The End Is Here...The End Is Beautiful
DISCOGRAPHIE
Des bruits de bayou. Une guitare acoustique qui crescende (ça n'existe pas mais je fais ce que je veux, c'est ma chronique). Un petit banjo qui fingerpicke (voir plus haut). Un gros riff de la mort qui tue. Et pour finir un braillou avec des cordes vocales en carbure de tungstène (ça par contre ça existe), il n'en faut pas beaucoup plus pour attirer votre serviteur. Si les p'tits gars de Maylene And The Sons of Disaster (mais qu'ont-ils tous avec les noms à rallonge?) sont capables de maintenir le frisson sur les 11 morceaux de ce III (c'est original, non?) on risque d'être copains! (ce qui clôt cette introduction qui comporte beaucoup trop de parenthèses, voir plus haut)
Malheureusement, la réalité est souvent bien plus moche que le fantasme et le soufflé retombe bien vite... Certes le southern rock metal des Américains est tout ce qu'il y a de plus sympathique, mais certains choix artistiques sont à déplorer. Reprenons depuis le début. Pour faire du bon southern metal (voir Pride & Glory, Black Stone Cherry, voire Down) il vous faut : des gros riffs RnR (check), des influences country (check), des instruments typiques (check), des soli bluesy (check), voire du slide (check), des refrains glam rock (che... attendez ça ne va pas du tout!) Ah oui, c'est ça qui chie un peu! Bon glam rock, faut rien exagérer, ça louche plus du côté du big rock qu'autre chose et pourtant ça arrive bien souvent comme un cheveu sur la soupe (c'est pas très original comme métaphore mais les autres sont trop vulgaires pour être citées dans une chronique tout public) et viennent gâcher un peu la fête.
Le but n'est pas ici de faire le procès du cross-over en général, l'Histoire de la Musique (les majuscules sont là pour faire solennel) nous prouvant que les mélanges sont souvent bienheureux. Mais, ici, ça ne colle pas. Et que je t'envoie du gros riff qui fait mal et qui groove, du couplet servi avec une grosse voix de camionneur élevé au bourbon et du refrain en voix de tête qui sent la permanente et le Spandex. Définitivement, ça ne colle pas. Dommage parce que les bonnes idées sont légion et les trois gratteux (!) de Maylene s'y entendent pour balancer du gros riff qui fait très très mal : "Step Up", "The Old Iron Hills", "Just a Shock" sont là pour en témoigner! Malheureusement dans bien des morceaux, les excellents passages sont éclipsés par des passages radio-friendly du plus mauvais goût ("Just a Shock", quel gâchis). Seule rescapée de ce massacre (ou presque) "Oh Lonely Grave" est une merveille. Intro bluesy du plus bel effet, passage lourd/crado bien gaulé, accéleration de bon aloi et final mélancolique : superbe.
Ce genre d'album nous fournit la preuve qu'en musique le résultat est bien supérieur à la somme de ses composantes. Ici, les passages radio-friendly cuculs viennent totalement gâcher l'excellent southern rock servi par les Maylene and The Sons of Disaster. Alors les gars, si vous me lisez depuis votre Alabama natal, virez moi ces passages guimauves et contentez vous de balancer du gros rock n' roll qui sent le bayou, comme vous savez si bien le faire.