CHRONIQUE PAR ...
Count D
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
14/20
LINE UP
-Balrog
(guitare+chant)
-Christophe Cervo
(guitare)
-Olivia Scemama
(basse)
-Sammi Hemila
(batterie)
TRACKLIST
1)Pride
2)Mass of Worms
3)The Seventh Seals of Consequence
4)Abyssus Abyssum Invocat
5)Garwall
6)Veni Vidi Vici
7)Les Ecorchés
8)Black Beast
DISCOGRAPHIE
Véritable premier album pour Garwall, succédant à une démo et au mini CD Abyssus Abyssum Invocat, Black Beast représente une évolution majeure voire surprenante pour ce groupe autrefois mêlé à l’underground. En changeant de production, Garwall élargit aussi son public avec cette fois une approche particulièrement technique et mélodique, où précision d’exécution et riffs tranchants sont les piliers de ce nouveau travail. N’oubliant pas ses racines black metal hargneux, Black Beast compte trois titres du précédent mini CD, totalement réenregistrés. La nouveauté est en outre ici la récupération d’Olivia Scemana, l’ex bassiste de No Return. Et aidé à la production par Jean-Jack Moréac, pas besoin de se poser la question sur la place de la basse dans cette production, très technique et en avant ("Black Beast").
Musicalement, Black Beast se positionne comme du black metal dans l’âme, interprété avec verve dans une veine heavy/thrash où les riffs leads très mélodiques donne corps aux compositions. Les soli sont nombreux, presque constants, mélangés aux lignes mélodiques tirées dans les hautes fréquences. Si l’on n’a pas à faire à un album de black pur dans le jeu de batterie plus complexe et moins linéairement ultra-rapide, on retrouve facilement cette vélocité dans les riffs enchaînés des guitares. Dès les premières notes, l’ambiance et posée avec Pride, chanté en français. Finalement seul le chant en alternance black et death de Balrog rappelle qu’il s’agit-là d’un groupe extrême tellement la finesse d’exécution et le caractère envolé des riffs est poignant. La qualité de la production aide largement à faire ressortir cette maîtrise technique et mettre en emphase les structures plutôt complexes et évolutives des morceaux ("Mass Of Worms", "Veni Vidi Vici").
A ce propos on sent bien l’influence de la scène nouvelle du metal sur la manière de composer du combo. J’entends par là que l’on ne retrouve pas dans les titres une ligne mélodique directrice évidente sur lesquelles se développent toute une rythmique, mais plutôt un enchaînement incessant de nouvelles idées apposées les unes aux autres parfois sans réel lien avec ce qui précédait. La qualité de l’ensemble est très correcte, on pourra seulement se permettre une bonne dizaine d’écoute avant de vraiment comprendre à quel titre appartient quel riff. Certains ont gardé cependant une ligne directrice comme "Abyssus Abyssum Invocat" ou "Black Beast". Il faut aussi observer une certaine progression dans cet album. Les titres plus black metal se retrouvent en fin de galette avec l’excellent "Veni Vidi Vici" et le tordu "Les Ecorchés". Pour sûr, "Veni Vidi Vici" est resté true et direct avec ses guitares en rideau et son attitude particulièrement underground. Le jeu de batterie se veut beaucoup moins peaufiné ici et plus traditionnel. Un bon retour aux sources qui ne fera pas de mal après tant de
Garwall a mis cette fois de son coté tout ce qui pouvait les pousser au devant de la scène, avec le label Holy Rcds largement prêt à les soutenir ainsi qu’une pochette signée Fournier (Immortal, Diabolical Masquerade, Emperor…). Cette dernière pochette va bien dans les sens des samples monstrueux que l’on retrouve ici et là sur Black Beast : Les écorchés ou encore Garwall… Au final, Garwall pousse la machine plus loin ici tout en montrant sa maîtrise musicale indéniable. Certains regretteront peut-être un léger manque de caractère dévoilé par des compositions pas toujours faciles à discerner. Mais le progrès et la hargne sont vraiment là. Du bon boulot.