CHRONIQUE PAR ...
Pablo
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Benjamin Falgoust
(chant)
-Sammy Duet
(guitare+chant)
-Nathan Bergeron
(basse)
-Zack Simmons
(batterie)
TRACKLIST
1)Apocalyptic Havoc
2)The All-Destroying
3)Carving Out the Eyes of God
4)Shadow of a Living Knife
5)Provoking the Ritual of Death
6)In Legions, I Am Wars of Wrath
7)Reckoning of the Soul Made Godless
8)This Passing Into the Power of Demons
9)Razor Flesh Devoured
10)To Mourn and Forever Wander Through Forgotten Doorways
DISCOGRAPHIE
Formé en 1997 à la Nouvelle-Orléans, Goatwhore a depuis bien évolué musicalement, passant d’un black assez classique à un mélange intelligemment dosé de black metal et de punk. On retrouve donc ici ce qui a fait la réussite des premiers Celtic Frost, et que ne rechignerait pas par certains côtés le Satyricon actuel. Force est de constater que si la formule n’a pas beaucoup changé depuis le précédent opus A Haunted Curse sortie en 2006, elle reste cependant efficace et on continue d’apprécier.
Alors oui clairement, Goatwhore ne révolutionne pas le monde du black metal avec Carving Out The Eyes Of God, mais il donne une certaine pêche à un style qui a tendance parfois à se comporter comme le serpent qui se mange la queue. Si on a le droit aux passages blasts habituels mais bien foutus il faut le noter, ce qui fait la réussite du groupe c’est sa maitrise des mid tempos. Ça oscille bien, le headbanging ne se fait pas prier, et donne droit a des ambiances malsaines franchement jouissives. On remarquera particulièrement celles de la chanson éponyme, impériale d’un bout à l’autre, et sans aucun doute "To Mourn and Forever Wander Trought Forgotten Doorways" (c’est pas Nile mais c’est long) qui conclut en beauté l’album. L’autre particularité de Goatwhore c’est son chant qui oscille entre death et pur black grâce aux deux voix du groupe. On a une ambiance qui n’est pas sans rappeler Bathory par moment sans pour autant faire un plagiat des influences de Goatwhore.
On les ressent, mais le groupe conserve son identité propre. Encore un bon point. Faire cohabiter tant de plans typiques de styles différents était un défi que le groupe relève sans problèmes majeurs. Même si l'on ressent au fil des écoutes que la formule des riffs tend à se répéter. C’est sur ce point que l’album perd en originalité. Mais bon il faut bien trouver un défaut a Carving Out The Eyes Of God sans quoi on pourrait être accusé de ne pas être objectif. Il est par contre vrai qu’on a du mal à choisir parmi tout ces morceaux lesquels sont les meilleurs tant il y a du très bon sur le disque de Goatwhore. La très thrashy "Reckoning of the Soul Made Godless" prend aux tripes, tandis que le monstrueux "In Legions, I Am Wars of Wrath" fait ressortir les instincts blacks du début du groupe. Non vraiment rien à jeter sur la galette de Goatwhore. Mêmes les quelques soli sont réussis et on sent bien que les musiciens sont parfaitement à leur aise, Zack Simmons surtout.
En résumé Goatwhore parvient à distiller de fort belle manière son univers black teinté de punk qui rend compte de ses influences majeures Celtic Frost, Bathory et Venom. On ne s’ennuie pas un instant et on apprécie tout particulièrement que le groupe ait choisi de baser ses compositions plus sur les mid-tempos lourds et imposants en ne prenant les parties rapides qu’en appoint. Cela donne à Goatwhore une grande cohérence dans son discours et tout en restant efficace, le groupe surprend. Un grand cru donc que ce Carving Out The Eyes Of God.