CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14/20
LINE UP
-Christophe Knecht
(chant)
-Damien Cividini
(guitare+chant)
-Fred Anton
(basse)
-Yannick Giess
(batterie)
TRACKLIST
1)Human?
2)Hellmaze
3)Whisper
4)Bleargh!
5)Ecotone I: The Tree
6)21 Grams
7)The Glance
8)It’s Back
9)Dig!
10)Addicted
11)Ecotone II: The Ocean
12)Flames
13)I Want to Kill Some... V
14)Art, Sex, Intelligence
15)Obey
16)Ecotone III: The Sphere
17)Mic Crusher
18)59 Seconds
19)It’s Back (bonus)
DISCOGRAPHIE
Vous prendrez bien une petite louchée de grind ? Oui hein ? Vous avez bien raison, c’est bon pour le transit intestinal et pour les canaux auditifs. Ca nettoie en profondeur. D’autant plus quand c’est fait avec amour de la tradition. Coup de bol, Inhumate ressort un album ! L’occasion rêvée de reprendre sa prescription via ces ondes françaises navigant entre le grind-brutal death et le grindcore. Ces Alsaciens ne sont pas prêts à faire de concession et c’est aussi bien ainsi, votre cure n’en sera que plus efficace.
Voilà un beau résumé de ce qu’est l’entité Inhumate, voguant contre flots et marées, à travers les contre-temps et les coups du sort. Le groupe est auto-produit et revendique son appartenance à l’underground très fièrement. D’ailleurs, il ne saurait en sortir en produisant une musique si porteuse de tradition grind et de respect des codes du genre. Guitares acérées entre punk et metal, batterie furieuse, chant growlé au possible ou hurlé, toutes les caractéristiques sont là. Inhumate rajoute tout de même à sa sauce un concept très ambitieux décliné en heptalogie (7 pour les moins érudits d’entre vous) dont nous sommes à la 5e étape comme le rappelle si finement le titre de l’album. Ce concept se propose de traiter de « la Vie et l’Abolition du Temps ».
Rien que ça et programme étonnamment vaste pour des bourrins sans cervelle de grindeux (résultat basé sur une étude scientifique sérieuse). Cette fameuse 5e saison représente « la sagesse, la sérénité et la connaissance ». Une fort belle palanquée de termes qui ne s’appliquent absolument pas à la musique délivrée tout du long de la galette ! Tout au plus aurez-vous droit à une plage de repos sous la forme de "It’s Back" avec un riff lancinant et des mmmh... pleurs en arrière-plan. Très réussi, surtout en plein milieu de la tempête qui vous écrase de toute part. "Addicted" fait aussi son originale avec un break plein d’inspiration en son milieu et fortement bienvenu pour donner plus d’ampleur à la musique extrêmement énergique (c’est le moins qu’on puisse dire !) du groupe.
Le reste est souvent du même acabit donc, c’est-à-dire du grind oscillant entre blast-beat ultra rapide et batterie cognée et brutalisée. Les riffs sont typiquement grind, pleins d’énergie, pas vraiment techniques mais tapant plus dans l’efficacité pure. Ils sont très correctement inspirés pour le genre même s’il ne faut pas demander l’album du siècle, le tout restant dans un format très classique tout au long du disque. Du grind comme on l’aime en quelque sorte. On notera la très amusante "I Want to Kill Some... V" dont le titre rappelle qu’elle dure ... 5 secondes. Des petites friandises comme seul le grind sait en faire. Affreusement inutile pour tout humain normalement constitué, vraiment convenu pour du grind, mais ça marche et c’est jouissif.
Au final ce qui ressort de cet album est un travail joliment effectué, maîtrisé et plein d’envie et de passion. Du grind sinon renversant toutefois pleinement réjouissant pour l’auditeur averti. Des riffs nombreux et efficaces, de la brutalité gratuite et nécessaire et un concept qui peut intéresser. Tout ce dont le fan a besoin pour être heureux. Par contre, n’essayez même pas si vous ne répondez pas à cette définition, l’album est bien trop restrictif dans son expression pour espérer toucher un quelconque public autre que grind.