CHRONIQUE PAR ...
Wineyard
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Thyph (Thypheus)
(chant+guitare+basse+claviers)
TRACKLIST
1)Döden
2)In the Service of Hell (Satanic Black Metal)
3)Mushroom Clouds and Dusk
4)Black Goddess
5)Horns and Hoofs
6)Ett Hjärta Av Sten
7)Melankoli Och Död
8)Beyond Cosmic Borders
DISCOGRAPHIE
Thornium, ou plutôt Thypheus puisqu'il s'agit là d'un one-man-band, ne sort pas de nulle part mais de prison, ce qui explique cette longue absence depuis 1995. La raison de l'enfermement ne m'est pas connue, mais on peut l'imaginer aisément vu le satanisme exacerbé dans Mushroom Clouds And Dusk. Preuve que le bonhomme ne s'est pas calmé pour autant, quoiqu'il puisse s'agir maintenant d'un folklore nécessaire pour espérer reconquérir un public nostalgique d'un black metal cru et direct.
Il est parfois des voix faites pour le black metal et celle de Thyph semble être de celles-là. Râclée et gutturale à souhait, avec cette résonance malsaine qui a fait les grands organes du genre, c'est un réel bonheur de l'écouter ainsi qu'un sympathique bond dans le passé. Non avare de variations et de cris lancinants et glaçants en tout genre, il est tout à fait évident que la moitié de l'ambiance noire de cet album est transmise par ce biais. Et ce n'est pas le passage parlé (enfin, on va dire « non râclé » par souci de justesse) de "Black Goddess" qui minimise son effet, bien au contraire, tant il se pose à merveille sur le propos du morceau. Volontairement sous-mixée pour plus de profondeur et pour faire la part belle aux bons vieux grésillements de guitare, il se dégage de cette voix une froideur oppressante magnifiée sur les titres en langue maternelle.
Bien que les blasts beats soient omniprésents et savamment placés, le rythme n'est curieusement pas effréné et quelques titres de l'album contiennent des plans plus lents et mélodiques (relativement). La violence et la noirceur qui se dégagent de Mushroom Clouds And Dusk ne viennent donc pas de la rapidité mais de la conjonction permanente entre les blasts, les riffs et le growl, le triptyque étant enrobé de discrètes nappes de claviers froides et malsaines ou de petits et tout aussi rares soli. Indéniablement, Thyph sait tourner sa musique pour toucher son but d'ambiance satanique sans s'armer d'artifices aussi inutiles et qu'ostentatoires, et c'est peut-être bien là la marque de la maturité d'un esprit probablement un peu dérangé comme le black metal en engendre parfois.
Cet album aurait pu faire grand bruit lors de l'élévation du black, et même s'il reste d'une efficacité redoutable, il a perdu l'effet de précédent qu'il aurait pu avoir. Du bon black cru et old-school, mais du black déjà entendu même si l'ambiance est rare de nos jours. Pour amateurs de Marduk, Dark Funeral en moins violent.