CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
5/20
LINE UP
-Lapusneany "Castor" Constantin
(chant)
-Lapusneany "Gelu" Eugen
(guitare)
-Arturo Santos
(guitare)
-Telmo Melao
(basse)
-Filipe "Lipe" Colombo
(claviers)
-Paulo "Paulinho" Silva
(batterie)
TRACKLIST
1)The Promised Land
2)Riders of Hell and Heaven
3)Barbarian Gods
4)Mystic Song
5)Riders from Hell (Special Hell’s Angels version)
DISCOGRAPHIE
God -
Hell And Heaven (EP)
« Lyrics written by Castor. Cover artwork by Castor. » D’accord, les mecs sont Roumains, donc ils ne peuvent dignement se rendre compte du potentiel comique du pseudonyme de leur frontman. Mais tout de même, quelqu’un se doit de leur dire. Si un jour un thésard en sociologie veut écrire une somme érudite sur les pseudonymes ridicules des musiciens de metal, il y a sûrement possibilité de négocier une bourse avec Les Éternels. Le potentiel comique est limité par la seule imagination de tous ces musiciens. Autant dire qu’il est infini.
Hell And Heaven est un EP qui date déjà de 2006 (mais que nous avons reçu il y a peu, par je ne sais qui d’ailleurs), et qui est la dernière production du groupe en date, et la première de God depuis son déménagement au Portugal. Cela explique le mix des paroles, qui sont en anglais, roumain et portugais. Complètement inconnu, God est un groupe qui a de la bouteille. Formé en 1992 sous le nom Vomit on Mental Authority, puis God en 1994, il a sorti plusieurs demos et splits, ainsi que 3 albums. Et pourtant, cela ne s’entend pas sur HellAand Heaven, tant ce disque ressemble à la première demo d’un groupe de lycéens. Pas pour la production: God bénéficie des soins d’une production professionnelle, et enregistre en studio. La couverture de l’EP fait plus tache déjà, mais le summum ce sont les compositions.
La base de tout cela, c’est du Heavy Metal fortement influencé par Manowar, mais transformé pour lui donner une touche pagan. C’est à dire que de gros chœurs complètement ratés envoient la sauce sur "The Promised Land", ou que des melodies folk se mêlent aux riffs de guitares sur "Barbarian Gods". Le squelette rythmique n’est pas engageant: batteur qui n’utilise quasiment que la double pédale sans mettre de variation, riffs plats. Le pire est cependant le reste. Chaque chanson est un cliché en soi, pour chaque composition, God reprend un gimmick du style et l’applique directement. "The Promised Land" est donc la chanson viking, avec chœurs et style épique, "Riders of Hell and Heaven" la chanson black/pagan avec chant criard, "Barbarian Gods" la chanson avec claviers et mélodies folk, et "Mystic Song" la bien nommée, la chanson OVNI avec bruit de la nature et chœurs tribaux.
"Riders from Hell (Special Hell’s Angels version)" n’est pas laissée pour compte, bien au contraire. C’est le cliché ultime: une reprise de "Riders of Hell and Heaven", dépouillée de ses apparats pagan pour en faire un titre true Heavy Metal not for whimps and posers, avec chant clair et bruitage de Harley-Davidson. Cet EP consiste donc en 26 minutes de musique qui lasse, tellement elle est prévisible et ennuyeuse. Aligner les poncifs du genre, sans retenue ni finesse, rend ce disque inutile et creux. Même le chant ne convainc pas, le vocaliste aux dents longues et à la queue plate ne modulant pas sa voix, restant la plupart du temps dans un registre aussi bien caverneux que criard désagréable, sans feeling.
Il n’y a pas que le pseudonyme de Castor qui porte un certain potentiel comique, cet EP aussi. Vu la mauvaise qualité des compositions, mieux vaut en rire. Cet alignement de gimmicks sans personnalité, le manque d'originalité et l’application toute collégiale à reproduire des formules toutes faites donnent un résultat désastreux et sans intérêt.