CHRONIQUE PAR ...
Flower King
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Clint Boge
(chant)
-Kurt "Flirty K" Goedhart
(guitare)
-Glenn Esmond
(basse+chœurs)
-Ben Hall
(batterie)
TRACKLIST
1)Worlds on Fire
2)Room Without a View
3)Final Conversation
4)The Way
5)Window and the Watcher
6)...and the Promise of Truth
7)In These Hands
8)7 Days
9)Rain
10)Sum of 1
DISCOGRAPHIE
Difficile de dire du mal d’un disque comme Final Conversation Of Kings. C’est une affaire pensée, mesurée qui ne cherche pas l’exubérance et fuit la dissonance. C’est une musique rock très accessible, portée par une voix chaude et sensible qui n’oublie jamais de préserver une part de pudeur. Ce sont des morceaux simples dont les clés nous sont livrées dès les premières écoutes, sans toutefois nous racoler. Il y a là de l’honnêteté et de l’expérience, ce qui est toujours bon à prendre.
Malheureusement, il va être encore moins facile d’en faire un glorieux éloge, car contrairement à ce que laisse penser la pochette, The Butterfly Effect n’est pas ici pour faire des vagues. Cette simplicité de propos, louée plus haut, se confond hélas souvent avec un manque d’accroche. Les écoutes ont beau passer, on peine à retenir un moment marquant dans près de la moitié des titres. Le début est plein de promesses, lancées par le morceau le plus ambitieux du disque, "Worlds on Fire". Le morceau prend son temps pour installer son univers pop/rock sepia, émaillé d’élans – relativement – rageurs pour ne pas relâcher l’attention. Ce chouette départ laisse place au « tube » de l’album, l’épique "Room Without a View", au refrain saisissant dont l’intensité croît à chacune de ses apparitions ; clairement l’instant fort de ce Final Conversation…, et celui dont il faudra se contenter, le reste naviguant dans des eaux plus tièdes.
On exagère un poil : dans le genre refrain instantané, celui de "Window and the Watcher" se defend bien, même s’il est plus convenu (pour ne pas dire plus « FM ») et donc moins marquant sur la durée. On saluera aussi l’énergie et le talent mélodique d’"In These Hands", qui relance une dernière fois la machine avant une fin d’album en eau de boudin… particulièrement ce "7 Days" truffé de lieux communs, notamment la phrase maudite « I am always on the outside looking in » qui a dû être employée dans à peu près 200 sorties ces dernières années. Dommage pour le reste, car la voix de Clint Boge n’est jamais prise en défaut, elle reste juste dans tous les sens du terme ; ses compères sont également en place, toujours, et le son répond aux exigences du style : ample, puissant, précis. Mais toutes ces choses valent bien peu si on manque d’histoires intéressantes à raconter…
Trop timide, trop balisé, The Butterfly Effect peine à développer son univers sur la longueur et ne laisse au final d’une impression floue de pop/rock vaguement mélancolique, dont on se repassera à l’occasion deux-trois titres qui savent bien se défendre. C’est tout. Et c’est peu. À noter que ce disque sort par chez nous en édition « limitée » comprenant un deuxième CD avec des titres enregistrés en tournée. On ne me les a pas fournis, peut-être que ça change la donne… peut-être.