CHRONIQUE PAR ...
Pablo
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Andreas Doerner
(chant)
-Denis Schmidt
(guitare+chant)
-Marc Goertz
(guitare)
-Marco Schaller
(basse)
-Patrick Gruen
(batterie)
TRACKLIST
1)24 Years
2)Love Song
3)Caliban's Revenge
4)End This Sickness
5)Walk Like the Dead
6)No One Is Safe
7)Liar
8)The Denegation of Humanity
9)Unleash Your Voice
10)All I Gave
11)In the Name of Progression
12)Coma
DISCOGRAPHIE
Caliban nous revient deux ans après un bon The Awakening qui avait enclenché une grande tournée mondiale, entre autres aux côtés de Kreator. Pratiquant un metalcore assez brutal quand on voit les autres groupes qui y sont référencés comme Bullet For My Valentine, on se rend bien compte que les Allemands ne sont pas non plus étrangers au death. Ce nouvel album s’intitulant ironiquement Say Hello To Tragedy le confirme et ajoute une dimension nouvelle à la déjà bien fournie discographie de Caliban.
Si Caliban fait référence au personnage de Shakespeare et incarne ainsi l’esclave opprimé, il apparait clairement que le morceau d’ouverture sied parfaitement au groupe. "24 Years" fait en effet référence au crime de Josef Fritzl qui séquestra effectivement sa fille durant ce même laps de temps (plus les viols et les sept enfants). Le décor est planté : ce n’est pas une joyeuse ballade dans lequel ce nouvel album nous emmène. On remarque d’ailleurs la pochette de l’album faisant écho au personnage de Shakespeare mais également au premier album du groupe. Pétri de cynisme et d’une dimension tragique, presque pessimiste en fait aux premiers abords, Say Hello To Tragedy porte bien son nom. "No One Is Safe" suit la même optique tout comme "The Denegation of Humanity". Ce dernier titre traite de façon assez personnelle l’intolérance subie par les minorités, d’une manière assez intéressante pour être noté. Tout comme le solo de guitare superbement mis en place dans ce morceau. Mais la dimension nouvelle évoquée en introduction n’est pas vraiment celle des textes puisque Andy (Andreas Dorner) a toujours été influencé par les tragédies et les vices de la société.
En réalité c’est la dimension live et organique qui apporte une véritable nouveauté dans l’univers de Caliban. Puisque beaucoup des riffs de l’album ont été trouvés lors de la tournée d’après les aveux de Marc et Denis il est logique de ressentir cela sur les compositions. Plus de riffs lourds et de moshparts, d’autant plus d’envolées galopantes de la part de la batterie et des guitares amènent un côté thrash sûrement influencé par le fait de jouer avec Kreator. On retrouve beaucoup de ces éléments sur "In the Name of Progression" qui est assurément le morceau illustrant le mieux ce propos. L’autre réussite qu’il convient de féliciter revient dans ce qu’il faut bien avouer être l’écueil dans lequel se vautrent 80% des groupes s’y essayant : l’alternance chant clair/chant hurlé. D’autant plus ardue était la tâche que Andy mélange des styles vocaux extrêmement variés, aussi bien gutturaux que vociférants et cristallins. D’un commun accord, les guitares et le chant de Denis et Andy ont voulu faire un tout cohérent. Et ils y sont parfaitement arrivés. Andy a avoué ne plus vouloir couper son chant pour laisser celui de Denis s’exprimer, mais combiner les deux. Une grande réussite.
Say Hello To Tragedy fait partie de ces albums de metalcore/deathcore qu’on se réecoute avec plaisir en y découvrant à chaque fois un élément qu’on n’avait pas noté auparavant. Riche et bien construit, Caliban crée un album qui a le mérite d’afficher une grande cohérence dans son propos en plus d’être d’une véritable efficacité. S’il continue dans sa nouvelle voie choisie depuis quelques années et que les fans de la première heure n’apprécieront peut être pas, ils auraient tort de passer à côté d’un album certes à la dimension live, mais qui ne se résume absolument pas à cette seule fin. À savourer sans modération.