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CHRONIQUE PAR ...

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Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note : 14/20

LINE UP

-Matthew Bellamy
(chant+guitare+claviers)

-Chris Wolstenholme
(basse)

-Dominic Howard
(batterie)

TRACKLIST

1)Sunburn
2)Muscle Museum
3)Fillip
4)Falling Down
5)Cave
6)Showbiz
7)Unintended
8)Uno
9)Sober
10)Escape
11)Overdue
12)Hate This and I'll Love You

DISCOGRAPHIE


Muse - Showbiz
(1999) - pop rock - Label : Naïve





L’album qui a lancé un des groupes les plus installés dans le paysage pop-rock actuel. Qui aujourd’hui ne connaît pas Muse et la voix de Matthew Bellamy, qui a fait couler tant d’encre? Faisant l’objet d’un culte avéré, le combo britannique a commencé doucement avec ce Showbiz plaisant et varié, qui lui a permis de définir son style avant de réellement décoller avec l’album suivant. Mais les bases étaient déjà là, et bien là!


Le son de cet album est tout à fait honorable, la formule power-trio permettant en général un bon équilibre, tout simplement parce qu’il y a moins de pistes à traiter. Chris Wolenstholme s’affirme déjà comme un bon bassiste ayant un rôle irremplaçable dans le son du groupe, et Dominic Howard est un batteur fin et précis bénéficiant d’un son clair quoique la grosse caisse soit un peu en arrière. Et pour les parties de l’ami Matt, au chant comme à la guitare, c’est du miel. Sa voix si lyrique est parfaitement retransmise, sa guitare est sale et tranchante dans les parties rock et cristalline dans les arpèges. Excellent son pour un premier albu, très bons musiciens.

Le premier titre, "Sunburn", frappe très fort. Cette mélodie de piano totalement addictive est encore aujourd’hui une grande réussite du groupe, et le titre oscille entre un couplet mélodique envoûtant et un refrain écorché du meilleur effet. La voix de Bellamy est déjà là, avec ce vibrato démesuré à la Jeff Buckley et ces montées incessantes en falsetto pour aller atteindre des notes très aigües. On aime ou on déteste, moi j’aime. C’est lyrique au possible, poussé à l’extrême dans l’expression des sentiments, très grandiloquent, et parfaitement assumé. L’identité vocale de ce type est unique, et malgré les influences qu’on lui ressort sans arrêt (Buckley donc, mais aussi Thom Yorke de Radiohead) il assure à lui seul l’identité de son groupe. Entendre sa voix, c’est la reconnaître automatiquement. Et reconnaître Muse, par conséquent.

La pop-rock de Showbiz est variée, avec des recettes différentes pour chaque titre. Dans les grandes réussites on citera "Muscle Museum" et son côté comptine entêtante, lié au thème très Panzani-rock de part l’usage que Bellamy fait de sa main droite. Il aime jouer ses mélodies à un tempo normal mais en faisant des attaques en aller-retour très rapides (un peu comme dans le métal extrême!), et ce trait est vraiment propre à son jeu. On retroue aussi ça dans Uno, titre énorme construit sur une rythmique de tango. Là, le côté exagéré, sur-émotif de la musique comme du chant sont poussés au maximum, et le titre pourrait être sur la B.O.F d’un film d’Almodovar. Je vois vraiment très bien des amoureux se déchirer en arrière-plan, ou des gens se lamenter, ou perdre quelque chose qui leur serait cher… On est dans le dramatique génial. C’est typé, extrême dans la démarche, et bon.

Bien sûr, l’album n’est pas de ce tonneau tout du long. Les escapades pop anglaises comme sur "Fillip" à grand renfort de bruits bizarres sont moins inspirées, car on se retrouve face à un groupe plus banal, dont le seul trait caractéristique redevient le chant. On compte également trop de balades sur ce disque, même si elles sont assez bonnes pour la plupart. On retiendra "Falling Down" et son chant crooné, ainsi que "Unintended" LA ballade par excellence, dont l’effet arrache-culotte aurait été prouvé en laboratoire. Mais il reste encore pas mal de bons titres, et le title-track "Showbiz" est à retenir. Voilà typiquement l’exemple de chanson appréciable sur le long terme, composée en grande partie d’un longue montée en puissance. La première fois on s’ennuie un peu, et les fois suivante on frétille à chaque écoute car on sait ce qui arrive. De l’art, indubitablement.


Donc voilà, cet album est une excellente intro à l’univers de Muse et je vous le recommande . L’explosion tant commerciale qu’artistique se fera avec Origin of Symmetry, mais Showbiz reste un CD de qualité, dont on comprend qu’il ait attiré l’attention à l’époque. C’est du bon!


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