CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
16/20
LINE UP
-Flavien Lefort
(chant)
-Ludovic d'Andrea
(guitare)
-Stéphane Loubet
(guitare)
-David Dos Santos
(basse)
-Hadrien Leroy
(batterie)
TRACKLIST
1)Cold Souls
2)End Times
3)Mansions of Silence
4)All out Hope
5)Entirety Doubt
6)Love & Hate
DISCOGRAPHIE
Groupe francilien, les Tears In Vain savent prendre leur temps. Après une première démo de trois titres et moult concerts, ils proposent aujourd'hui cet EP de six chansons pensé comme une carte de visite pour qu'un label les remarque et les signe. Autant le dire tout de suite : ils ont des chances d'y arriver au vu du niveau affiché et de la puissance musicale que dégage Archaic Modern Pathology. Liant à un death-metal corrosif une puissance thrash de très bon aloi, cet EP frappe fort.
Le son général a beau être inégal il est globalement bon : le son de batterie un peu faiblard est compensé par la puissance phénoménale des guitares et une basse bien ronflante. Le chant principal est un growl rocailleux très grave totalement death et il est parfois secondé par un deuxième hurleur œuvrant pour sa part dans le hardcore. Le mariage death/hardcore étant un quasi cliché au sein des groupes français, il est bon de préciser qu'ici on fait avant tout du death. Le core n'intervient que par quelques touches parsemées ça et là pour relever le goût de l'ensemble, ainsi que peuvent le faire le thrash, le heavy, le melodeath ou même le black par moments. L'opener "Cold Souls" démontre par ailleurs très vite la capacité du groupe à enchaîner moult riffs et plans sans heurt aucun, la violence étant le fil conducteur entre des atmosphères qui se révèlent suffisamment différentes pour que l'écoute d'un titre retienne l'attention de la première à la dernière seconde.
La première impression est donc assez enthousiaste et va en s'amplifiant : comme le titre cité auparavant, "End Times" propose un nombre hallucinant de changement et de subtilités rythmiques comme mélodiques... et n'atteint pas les quatre minutes! En effet, à part le dernier titre Love & Hate (qui dure 5'30) il n'y a sur cet EP que des titres courts qui claquent comme un coup de fouet tout en prenant le temps de se développer. La démarche est assez impressionnante en tant que telle et la technicité de certaines parties est au passage à la limite du bluffant, Tears In Vain ne rechignant pas à aller s'inspirer jusque du côté de Death pour ce qui est des plans tordus. Le groupe varie en plus les ambiances d'une chanson à l'autre : l'intro lente et écrasante de "All Our Hope" qui part sur un thrash/death de haute volée en est une preuve, le titre en question balladant sans cesse l'auditeur entre un black haineux et glacial et des parties plus groovy et mélodiques avant de finir par une outro rythmiquement affolante.
En fait il n'y a qu'une ombre au tableau : malgré un talent indéniable pour assembler des sons et construire des chansons de métal extrême à la fois très violentes et catchy, la formation ne parvient pas vraiment à sortir des plans qui leur donnent une forte identité en tant que groupe. Cet EP est assez bluffant car les Tears In Vain y font preuve d'un niveau et d'une capacité de destruction massive incroyables chez un groupe aussi jeune, mais ils n'ont pas encore atteint le stade ou l'écoute d'un passage d'eux fera dire aux gens «tiens, c'est Tears In Vain». On prendra donc ce CD pour ce qu'il est : une très sérieuse démonstration de puissance et de potentiel. Il ne leur reste qu'à accumuler encore un peu d'expérience, et nous pourrions tenir là un futur grand dans sa partie... En tout cas entre Origin'Hell, Hacride, The Arrs et maintenant ces zigotos-là, l'année 2007 s'annonce vraiment bien pour la scène française. Vous savez ce qu'il vous reste à faire pour qu'elle continue à vivre et à produire des groupes de talent...