CHRONIQUE PAR ...
Wotan
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Talena Smith
(chant)
-Jonathan Gruzelier
(guitare)
-Nathan Jarvis
(claviers)
-Shirezy
(basse)
-Ollie Peyton
(batterie)
TRACKLIST
1)Constant Retreat
2)Hear Me
3)Violated Within
4)Ultimate Reality
5)Twilight Heart
6)Nameless Cry
DISCOGRAPHIE
Gone Til Winter, un groupe totalement inconnu, sans biographie, et un site web qui n’a aucune mise à jour de la discographie depuis 2006. Tout ce que nous savons, c’est que les musiciens sont originaires de Manchester, et de la perfide Albion donc. Et aussi que leur but est de « ré-écrire l'histoire et d’être ce que le metal à chanteuse aurait du être ». Le moins que l’on puisse dire, c’est que Gone Til Winter ne manque pas d’ambitions, et sait se donner des objectifs mesurables et réalistes.
Alors déclamer dans la biographie promotionnelle accompagnant le CD et sur son site Web que la musique de son groupe est ce qu’un genre aurait du être, pourquoi pas ? Encore faut-il écrire des compositions à la hauteur de ses ambitions. Et surtout, surtout, ne pas être qu’une resucée d’autres groupes, Evanescence et Lacuna Coil en l'occurrence, sinon la crédibilité en prend un coup. Ces deux groupes, Evanescence en premier, puisque Lacuna Coil lui a emboîté le pas lors de son évolution musicale, font parti des fers de lance de ce style (en admettant que le metal à chanteuse est un style, ce que nous ferons pour l’exercice, mais qui ne veut pas dire grand chose concrètement). Evanescence a initié un mouvement, quoi que l’on en dise, suffisamment fort pour voir des groupes établis avec un style différent (Within Temptation par exemple) prendre la même direction que les Américains.
Et sans même parler de la multitude de nouveaux groupes qui, depuis 2003, sont influencés, qu’ils le reconnaissent ou non, par Evanescence. Gone Til Winter fait partie de ceux là. Les six titres de cet EP, long de trente minutes, dont aucun ne se détache, sont plaisants, mais pas originaux. Le timbre rock de Talena Smith rappelle immanquablement Amy Lee, la structure rock, version easy-listening de metal, est classique. Quelques lignes de claviers mélodiques, une base rythmique conventionnelle, des refrains entraînants, une production lisse. Rien qui ne soit déjà entendu chez un autre groupe du même acabit, pas de signature personnelle particulière. C’est plaisant et sympathique à écouter une fois ou deux, et l'intérêt final de cet EP se termine là. Ce n’est pas ce que le metal à chanteuse aurait dû être, c’est ce qu’il est actuellement. Autant pour ré-écrire l'histoire.
Gone Til Winter est un groupe totalement inconnu et risque de le rester. Avoir des ambitions, c’est bien. Être crédible avec, c’est mieux. La banalité des compositions, malgré un certain professionnalisme qui rend le tout sympathique, tue toute tentative de vouloir se démarquer d’un style. Les fans apprécieront sûrement puisqu’ils y trouveront tout ce qui leur plaît, mais la portée de cet EP ne sera pas celle que son géniteur désire.