CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Samuel Nyman
(chant)
-Henrik Stenroos
(guitare)
-Pether Mentzer
(basse)
-Richard Mentzer
(batterie)
TRACKLIST
1)Shadows
2)The Darkest Room
3)Living Dead
4)I Am
5)Ordinary Man
6)Human Nature
7)Spinegrinder
8)Dreamers and Fools
9)The Life We Lived
DISCOGRAPHIE
Le heavy metal en 2009 ? Un genre en chute libre depuis maintenant cinq bonnes années, en étant gentil, dont toutes les formations phares, au choix, se cassent la gueule (Children Of Bodom) ou font dans la redite inoffensive (Helloween) et qui continue a produire une masse impressionnante de groupes sans aucun intérêt, ni particulièrement bons, ni particulièrement mauvais, mais qui passent tout simplement inaperçus. Vous le voyez, le lien avec Manimal ?
Un autre tort du heavy, c’est également de s’enfermer dans des formules et recettes qui n’évoluent pas d’un iota (un cercle vicieux, ça s’appelle). À tel point que l’on se demande parfois où est l’ambition de toutes ces formations. Sont-ils conscients que ce qu’ils jouent n’a aucun avenir ? Bref, un de ces torts est bien évidemment de vouloir chanter le plus aigu possible. On pourrait lapider Kiske sur la place publique pour ça, mais lui au moins en avait les capacités, ce qui n’est pas le cas de Samuel Nyman, vocaliste chez les Suédois. Si l’homme arrive à se retenir sur les couplets, les refrains sont bien souvent désastreux pour la raison évoquée ci-dessus, mais pas seulement : vibrato envahissant, aucune précision, harmonies à la tierce systématiques même quand cela n’apporte strictement rien au titre... Dommage, pour un genre qui accorde autant d’importance à ce passage de chaque titre, d’autant que le père Nyman, quand il s’en tient à la tessiture que la nature lui a donné, s’en sort assez honorablement. Ou peut-être est-ce simplement par contraste avec ces horribles refrains.
À côté de ça, la musique passe gentiment inaperçue : aussitôt écoutée, aussitôt oubliée. On évolue dans un heavy/power assez lourd, au tempo jamais très élevé. Pourtant, quelques riffs attirent l’oreille, en quelques rares occasions, principalement lors des passages les plus lourds, notamment le riff de "I Am". On notera d’ailleurs que les suédois ont adopté pour cette sonorité de guitare très Philishave dans l’esprit, à savoir bien agressive, blindée d’aigus. Chacun appréciera à sa façon, mais dans le cas présent, ce choix semble redonner un semblant d’accroche aux titres gâchés par la voix. "Ordinary Man" en est un bel exemple : pendant que les guitares font un travail rythmique pas révolutionnaire, mais assez accrocheur, le chanteur s’évertue à chanter sa ligne, déjà aiguë, encore plus haute qu’elle ne l’est réellement. Conclusion immédiate : ça sonne faux ! Dommage, tout de même, certains titres sont, instrumentalement parlant, agréables de bout en bout ("Human Nature").
Mais rien à faire, cette voix est décidément bien trop envahissante et s’évertue à gâcher tous les titres de The Darkest Room. Et le pire, c’est que ce constat est fait couramment sans que personne ne semble s’en offusquer, comme si la médiocrité de la voix était un postulat de base dans la troisième division du heavy. Pour faire évoluer les choses, il faudra apprendre à faire avec ses propres limites.