CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Björn Asking
(chant)
-André Holmqvist
(batterie)
-Janne Lüthje
(guitare)
-Tomas Reinerson
(basse)
TRACKLIST
1)My Belief
2)Don't Be Afraid
3)Am I Too Old
4)Face Of The Fortune
5)The Way I Live
6)Make This Complete
7)Left Alone
8)Once In My Life
9)What Remains
10)Like Yourself
11)The Moment I Fear
DISCOGRAPHIE
Certains groupes, quand ils nomment leur dernière œuvre, ne pensent sans doute pas à tous les chroniqueurs qui n’attendent que ça pour se défouler avec les jeux de mot les plus débiles, surtout si l’album est mauvais. Megadeth, par exemple, fait assez fort ces derniers temps : The System Has Failed, United Abominations, Endgame… Et quand il s’agit carrément du nom du groupe, il faut être irréprochable derrière. Donc là, comme vous le voyez, il s’agit de Zero Illusions, une formation qui part mal dans la vie.
Bon, rassurez-vous, ce n’est pas si mauvais que ça. Mais avant de causer qualité, abordons tout d’abord le style. Les suédois, étonnement, ne pratiquent ni le death mélo, ni le heavy speed, ni le sympho. Non, il s’agit tout simplement d’un heavy assez lourd, dont quelques sonorités se situent aux frontières du hard rock. On ne sera d’ailleurs pas étonnés de trouver Black Sabbath ou d’autres vieilleries mythiques dans leurs influences, tant certains riffs sont old-school ("Don’t Be Afraid"). D’ailleurs, la voix de Björn Asking n’est pas sans évoquer un certain Udo Dirkschneider, pour son côté canardeux, mais sans la rugosité du nain teuton. Si on ne criera pas au miracle à l’écoute du timbre de notre ami probablement blond, force est de reconnaitre que le taff est fait convenablement, sans partir dans des tentatives suraigües insupportables, ou en cachant sa misère derrière des chœurs démultipliés et dispensables, comme c’est malheureusement trop souvent le cas.
Mais revenons au style musical. Les genres évoqués plus haut ancrent inévitablement Zero Illusions dans le passé. Deux choses permettent de raccrocher les suédois à notre présent. La première, c’est la production, notamment des guitares, lourdes et sous-accordées. D’ailleurs, étant donné l’aspect pachydermique d’une large majorité des riffs, on aurait aimé que plus de moyens soient mis dans le rendu sonore, afin de rendre justice à l’épaisseur des rythmiques. La deuxième, c’est ce petit côté prog que l’on retrouve dans certains riffs un peu plus alambiqués, même si ça ne va pas chercher bien loin. Malgré tout, on ne peut s’empêcher de penser qu’Enter Eternity n’entrera pas dans l’éterni… pardon, n’a pas sa place dans notre époque et accuse une bonne petite dizaine d’années de retard, en étant gentil. Et quand bien même, il remplit de toute façon tous les critères du sympathique album de seconde zone : ça se laisse écouter sans faire de vagues et ça s’oublie facilement.
Si Zero Illusions ne fait pas illusi… n’entrera pas dans les annales du genre, les puristes pourront jeter une oreille à Enter Eternity et passer un moment assez agréable avec une grosse dizaine de compositions sans véritable raté, mais sans génie.