CHRONIQUE PAR ...
Lord Henry
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13.5/20
LINE UP
-Benjamin Sotto
(chant)
-Charley Corbiaux
(guitare)
-Olivier Lapauze
(guitare)
-Matthieu Plana
(basse)
-Pierre-Emmanuel Desfray
(batterie)
TRACKLIST
1)Carpe Diem
2)Lost in Your Eyes
3)Farewell
4)Fullmoon
5)A Better Me
6)Ashen Paradise
7)The Face of the Truth
8)Ode to Joy
9)Save Our Souls
10)Playtime
DISCOGRAPHIE
On aura beau dire, ça fait quand même un petit quelque chose de voir qu’un groupe français a les moyens de se hisser au niveau des ténors de la scène internationale. Les écueils scéniques des débuts du groupe n’étant plus maintenant qu’un mauvais souvenir, il faut désormais compter avec Heavenly, dont la progression en l’espace d’une dizaine d’années a permis d’asseoir une certaine réputation, pari loin d’être gagné d’avance. Ce Carpe Diem était donc attendu au tournant par un certain nombre de happy-metalleux à travers le monde…
Car l’ambiance n’est évidemment pas à l’emo ni au gothique ; à l’instar d’un Freedom Call, Ben Sotto et ses acolytes assument un rôle d’entertainer en proposant une musique toujours aussi positive et catchy. Peut-être même encore davantage cette fois, les titres des chansons étant assez équivoques – s’agit-il d’un concept album sur les Bisounours ? – mais tout en raffermissant des aspects heavy déjà bien présents sur Virus. Ceux qui reprochaient à Heavenly de sauter à pieds joints dans la clichitude des groupes de heavy-speed ne vont pas être déçus : nos compatriotes persistent et signent sans gêne.
Plus de claviers, plus de chœurs, plus de chant suraigu, des soli toujours hyper-mélodiques ; l’innovation est plus à aller chercher du côté des influences. En 2009, outre Gamma Ray toujours omniprésent, lorsque non plagié (l’intro de "Ashen Paradise" = celle de l’album No World Order…), on trouve sur Carpe Diem un peu de Queen, principalement dans les morceaux à piano "Farewell" et "A Better Me", aux mélodies et aux structures vintage à la "Good Old-Fashioned Lover Boy". On se surprendra également à headbanger sur des riffs thrashy comme ceux qui introduisent la chanson-titre.
Ces légères incursions bien loin d’être désagréables, s’intègrent parfaitement aux compositions d’un Ben Sotto toujours en proie aux mêmes tics : nombreux changements de tons, refrains glorieux, envolées en voix de tête totalement « gay » et assumées en tant que telles, etc. La reprise, cette fois, va carrément chercher à adapter du Beethoven et sa célèbre "Neuvième Symphonie" dans "Ode to Joy", s’exposant encore plus facilement à la critique… Pas froid aux yeux les garçons. Difficile parfois avec Heavenly de situer la limite entre la parodie et le premier degré.
Encore faut-il signaler que le tout est enrobé d’une production très professionnelle, des musiciens plutôt performants et d’un esprit donc toujours optimiste en toutes circonstances. Après tout, parfois ça fait du bien de ne pas se prendre la tête. On pourra juger l’album un peu court : 9 titres et un instrumental, mais cela suffit pour redonner le sourire.