CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Tim Ripper Owens
(chant)
-La grosse blinde de guests
(les autres instruments)
TRACKLIST
1)Starting Over
2)Believe
3)The Cover Up
4)Pick Yourself Up
5)It Is Me
6)No Good Goodbyes
7)The World Is Blind
8)To Live Again
9)The Light
10)Play My Game
11)Death Race
12)The Shadows Are Alive
DISCOGRAPHIE
L’éternel remplaçant, voilà un surnom qui conviendrait beaucoup mieux que Ripper à Tim Owens, tant celui-ci n’a pas la chance qui aurait pu aller avec son talent. Ejecté tour à tour de Judas Priest puis de Iced Earth en conséquence des retours, pour des raisons plus ou moins honnêtes, des chanteurs historiques de ces deux formations, raillé pour un album plus que discutable avec Beyond Fear et une apparition non moins pitoyable avec Malmsteen, on ne peut pas dire que le chanteur ricain soit né sous la bonne étoile…
On pourrait fort légitimement croire que le problème vient donc du fait que ce cher Tim ne s’est jusque là pas entouré des bonnes personnes. C’est donc bien ce qu’il a cherché à faire, à l’occasion de son premier album solo. On ne va pas énumérer la totalité des guests présents sur cet album, mais citons tout de même Doug Aldrich (Whitesnake), James Lomenzo (Megadeth) ou encore Billy Sheehan (David Lee Roth). Une liste longue comme le bras autant qu’impressionnante. Mais le vrai problème, c’est que Ripper avait jusque là su s’entourer de grands compositeurs. L’expérience avec Beyond Fear nous a prouvé qu’il n’en faisait pas partie. Pourtant, c’est bien lui qui a écrit cet album, bien que quatre titres soient co-composés par Bob Kulick, également producteur de l’album. Nous avons donc : une sorte de all-star band qui ferait rêver n’importe quel musicien metal, un line-up différent pour chaque titre et un chanteur d’exception qui n’a pas vraiment prouvé ses talents de compositeur jusque-là. Le résultat de cette équation ?
Je vous le donne en mille : un album pas bien fantastique. Au niveau du style, il s’agit d’un heavy moderne un poil moins bourrin que ce que l’on pouvait entendre chez Beyond Fear. Bizarrement, la variété des line-ups ne choquent pas à l’écoute et c’est surtout au niveau des soli que l’on fera la différence. Pour le reste, Play My Game affiche indéniablement une certaine unité… malheureusement pas synonyme de qualité. Car même si la majorité des titres se laisse écouter, on a bien affaire à du heavy du seconde zone. Les riffs sont dénués de toute finesse ("No Good Goodbyes"), les refrains sont d’une banalité affligeante, les rythmiques pauvres… Même l’attrait principal de l’album, qui est la voix de Ripper, n’en est finalement pas un, puisque les lignes de chant sont rarement réussies. Bref, l’ennui se pointe assez rapidement, pas aidé par quelques bouses bien fumantes disséminées çà et là ("Believe"). Quelques bons passages sont disséminés de manière tout à fait sporadique (le finish boueux de "To Live Again"), mais c’est trop peu pour sauver l’album.
Un nouveau départ bien foireux pour le Ripper, qui s’en rendra de toute façon compte lui-même puisque le succès ne risque pas d’être au rendez-vous. Play My Game nous confortera donc dans l’idée que le talent vocal de ce bonhomme est maintenant gâché depuis trop longtemps. Et ce n’est pas Yngwie qui va nous prouver le contraire.