CHRONIQUE PAR ...
Sebrouxx
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12/20
LINE UP
-Ozzy Osbourne
(chant+harmonica)
-Zakk Wylde
(guitare+piano+chant)
-Rob "Blasko" Nicholson
(basse)
-Mike Bordin
(batterie)
TRACKLIST
1)Not Going Away
2)I Don't Wanna Stop
3)Black Rain
4)Lay Your World On Me
5)The Almighty Dollar
6)11 Silver
7)Civilize the Universe
8)Here For You
9)Countdown's Begun
10)Trap Door
DISCOGRAPHIE
Avec Ozzy, tout se sait vite. Il suffit d’allumer son poste de télévision pour connaître ses potes, sa femme, ses mômes, ses chiens. Par contre, il ne la ramène pas trop concernant son dernier album, Black Rain, pourtant attendu comme le messie par ses fans de la première heure, bien malheureux de constater la décrépitude musicale du Maître lors de la sortie de ses deux précédents opus. Alors, No More Tears cette fois ?
L’ex-Prince des Ténèbres, reconverti pape du tube cathodique, tente une résurrection métal avec Black Rain, son 9e opus solo. Voilà six ans qu’il se faisait attendre, depuis le (soyons clairs et honnêtes) désastreux Down to Earth. Six ans de soupe real TV sur MTV avec sa joyeuse famille de dégénérés que tout le monde connaît et que tout le monde tente d’effacer de sa mémoire. Black Rain, à défaut de remettre les pendules à l’heure, repositionne Ozzy et ses acolytes sur la sacro-sainte voie d’un heavy certes conventionnel, mais heavy tout court. Ce qui en soit relève de l’exploit tant (remettons-en une seconde couche) Down to Earth atteignait des sommets dans l’ignominie et tant son prédécesseur Ozzmosis avait déjà bien fait rire (jaune) la horde de fans pourtant tout acquise à la cause de l’ex-chanteur de Black Sabbath.
Seulement Black Rain est bien en-deçà des pièces maîtresses du Madman, en particulier de pièces angulaires de son oeuvre moderne comme No Rest For The Wicked ou No More Tears. Deux opus dans lesquels le guitariste Zakk Wylde était au sommet de son art, tant en rythmique qu’en solo. Ici Big Zakk tient encore le manche, pour ne pas dire qu’il tient complètement la barre du navire Osbourne. Bilan comptable de l’affaire : la galette tend à ressembler à du Black Label Society de facture moyenne. Pour ne pas dire de chute de morceaux, de chorus que Zakk ne jugeait pas bon d’employer pour gonfler la discographie de son groupe. D’un autre côté et au regard (troisième couche) des dernières oeuvres d’Ozzy, du Black Label juste convenable signifie du bon Osbourne.
Dès les premières mesures bien heavy du morceau d’ouverture, "Not Going Away", rien à redire. Ça envoie du chêne comme à la belle époque. Les harmoniques artificielles pleuvent à n’en plus finir, mais avec un (léger?) sentiment de déjà entendu. Il en va de même pour "11 Silver", efficace de bout en bout. Zakk tient la route, bien assisté dans son ouvrage par sa section rythmique composée de Rob Nicholson à la basse et de Mike Bordin derrière les fûts. Aucun des deux ne déméritent tout au long des dix morceaux de cette Pluie Noire. Pour tempérer le tout et parce qu’Ozzy reste Ozzy, l’auditeur a droit à son lot promotionnel de balades. C’est là que le bât blesse puisque ledit quart d’heure américain est à des millions d’années-lumière des "Mama I’m Comin’ Home", "No More Tears" et autres "Goodbye to Romance". En témoigne "Here for You" et son orchestration trop ampoulée pour être honnête. Idem pour "Lay your World on Me", tire-larmes too much à tous les points de vue.
A défaut de renouveau plein et entier, Black Rain rassure nettement sur la forme vocale d’Ozzy, mais un peu moins sur l’état général de son inspiration. Il serait temps, si tant est qu’Ozzy souhaite continuer dans cette voie, qu’il change un peu de guitariste. Lire : que Zakk Wylde ne soit plus qu’un guest de luxe sur quelques morceaux. Le poids et le style reconnaissable entre mille du Texan semblent trop lourds à assumer pour le Britannique. La résurrection sera effective dès que ce dernier souhaitera faire du heavy autrement, et non pas courir derrière un glorieux passé plus aisément retrouvable sur scène (de récents live reports font état de bonnes performances) qu’en studio. En somme, Ozzy, lâche un peu Zakk et MTV.