CHRONIQUE PAR ...
Dupinguez
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
14.5/20
LINE UP
-Antti Wirman
(guitare)
-Sami Virtanen
(guitare)
-Janne Wirman
(claviers)
-Jyri Helko
(basse)
-Mirka Rantanen
(batterie)
TRACKLIST
1)Japanese Hospitality
2)Eye of the Storm
3)Goodbye
4)My Fallen Angel
5)Don't Bring Her Here
6)High Heels on Cobblestone
7)Switcharoo
8)Black Cat
9)Unconditional Confession
10)Separate Ways
DISCOGRAPHIE
Janne Wirman est décidément insatiable. Non content d’enchainer albums et tournées avec Children of Bodom, il mène en parallèle une carrière solo, ou presque, avec son projet Warmen dont Japanese Hospitality est déjà le quatrième album. Cela dit, vu la qualité des œuvres récemment sorties du Lac, on comprendra sa soif de nouvelles sonorités. Enfin, nouvelles, pas tant que ça. Parce que voilà : être Finlandais, ça doit bien se payer d’une façon ou d’une autre un jour
Donc, pour ceux qui connaissent déjà Warmen, la recette ne bouge pas d’un iota : un mélange d’instrumentales et de compos chantés par des guests plus ou moins connus, tous issus de la scène finlandaise, sur un fond de power metal mélodique de facture tout à fait classique. Forcément, les claviers ont une place importante chez Warmen, mais Janne n’étant pas guitariste, sa mégalomanie n’est pas suffisante pour lui faire oublier certains faits évidents : un clavier seul n’a jamais pu faire un album de metal. Ainsi, les gros riffs se taillent quand même une belle part dans Japanese Hospitality. "Don’t Bring Her Here" est d’ailleurs assez réjouissante dans ce domaine. Dommage qu’elle soit chantée par une Jonna Kosonen qui semble un peu à l’ouest dans cet album, la faute à un manque de patate vocale flagrant. D’ailleurs, et ce n’est certainement pas une coïncidence, l’intégralité de ses interventions accompagnent des titres au final bien dispensables, que ce soit les compos ou la reprise de Janet Jackson, "Black Cat". On notera d’ailleurs que Janne a hérité du goût de Alexi Laiho pour les reprises douteuses.
Heureusement, celui-ci se rattrape avec la bien plus réussie "Separate Ways" (Journey), merveilleusement chantée par un Pasi Rantanen (ex Thunderstone) qui semble heureux comme un gosse de chanter ce qui doit probablement être un de ses tubes de jeunesse. Le titre en profite pour se voir pousser une discrète paire de couilles tout à fait réjouissante. Au menu des réjouissances, on trouvera également l’instrumentale "Switcharoo", dans laquelle virtuosité et musicalité font bon ménage dans un déluge de notes dont la mélodie principale rappelle vaguement le pays du Soleil Levant. On sera heureux de retrouver ce cher Alexi dans un bon titre (ça faisait longtemps, diront les mauvaises langues) de power metal direct, carré et sans fioritures ("High Heels on Cobblestone"), qui ferait presque Pantera boosté au shred sans ce refrain typique Children of Bodom et la section solo (forcément, des claviers dans Pantera, ça le ferait moyen). Finalement, vu le niveau général des compositions, on regrettera deux choses : la présence de Jonna Kosonen, qui vient gâcher des compositions n’ayant rien à envier au reste de l’album et un début d’album un peu poussif, avec un très dispensable Timo Kotipelto.
Mais cela ne doit certainement pas vous empêcher d’apprécier ce Japanese Hospitality. Certes : on trouvera bien peu d’originalité à se mettre sous la dent, ainsi qu’une répétitivité indéniable. Ne boudons pas notre plaisir : une pelletée de bons titres heavy à s’envoyer dans les esgourdes, ça ne court pas les rues ces derniers temps.