CHRONIQUE PAR ...
Ronnie
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
10.5/20
LINE UP
-German Pascual
(chant)
-Carl Johan Grimmark
(guitare+synthé)
-Andreas Passmark
(basse)
-Andreas Johansson
(batterie)
TRACKLIST
1)Sail Around the World
2)When the Stars Are Falling
3)Curse of a Generation
4)Scared
5)Kings Will Come
6)Rain
7)Armageddon
8)One Way to Freedom
9)Miles Away
10)Behind the Curtain
DISCOGRAPHIE
Narnia -
Course Of A Generation
Parfois... vous vous ennuyez tellement pendant une écoute que vous vous dites que de retenter plus tard sera une meilleure solution. Certes, mais au bout d'un certain nombre de tentatives il faut se résilier à faire face à la réalité : on s'ennuie ferme. Il y a de l'exagération dans ces propos, mais l'idée de base est là, un travail insipide, mais bien fait, comment réagir face à ça? Beaucoup de groupes souffrent de ce syndrome, mais beaucoup parviennent à avoir des éclairs de génie, tant mieux on se penchera plus sur les autres alors, malgré le fait que «Course Of A Generation» renferme un lot de qualités pas suffisamment exploitées.
Un brin d'histoire : Narnia n'est pas né de la dernière pluie, le groupe a été formé en 1996 par le guitariste Carl Johan Grimmark et le chanteur Christian Liljegren, Carl est d'ailleurs l'unique survivant de ce line-up aux multiples changements. Course Of A Generation est le 7è album des Suédois (dont un live datant de 2006). Le créneau de Narnia est simple : du power metal qui tend vers le heavy rock le tout avec une légère orientation progressive, sans oublier le « christian metal », non, ce n'est pas une mode, ils ont toujours toujours été fidèles à leurs convictions. Oui c'est chouette, ça à l'air prog, avec des mélodies accrocheuses tout en gardant une certaine énergie etc. En fait le problème se trouve là... même lorsque les idées sont bonnes, il manque ce petit quelque chose qui fait que la mélodie ne nous marque pas... du moins pas durablement et ce n'est pas faute à la qualité du son qui est excellente, ni même à la maîtrise technique qui ne mérite aucune critique négative. La voix de German Pascual est très bonne et agréable, mais trop quelconque pour ressortir du lot des excellents chanteurs que l'on trouve dans ce style, à aucun moment l'on se sent réellement touché par sa voix même si l'on reconnait le travail que cela demande et à quel point elle se marie bien à la musique.
Une grosse déception : oui ça pourrait être n'importe quel groupe du style possédant une certaine maîtrise de ses instruments qui aurait pu sortir cet album. C'est dommage, d'un album d'une moyenne qualité ça le fait passer...totalement aux oubliettes ! Néanmoins, le très léger apport de claviers et de discrètes ambiances vient d'autant plus renforcer une musique paradoxalement déjà bien enrichie. A l'image du chant de German évoqué plus haut, le problème est récurrent... il s'applique d'ailleurs à tous les instruments de cet album. Les compositions sont bien menées, les refrains mélodiques et catchy, en gardant des structures progressives, mais comme il est dit plus haut « même lorsque les idées sont bonnes, il manque ce petit quelque chose qui fait que la mélodie ne nous marque pas ». Nous ne pouvons que rester objectif et dire que c'est très bien fait, mais que ça s'arrête là. Mêmes les passages les plus énergiques (le début de "Armageddon" par exemple) ou les passages les plus mélodiques (les refrains de "Scared", "Behind the Curtains"... tous en fait) ne parviennent pas à faire décrocher une émotion à l'auditeur.
C'est très dommage, les ingrédients sont de qualité et bien mélangés, mais la sauce n'a pas prise. La moyenne malgré la déception est motivée par le fait qu'une démarche sincère et bien menée doit être un minimum récompensée même si le résultat n'est pas au rendez-vous. Mais si vous appréciez déjà les précédents albums de Narnia, ou êtes amateurs de power ou heavy metal progressif, tentez votre chance. Sur ce je vais m'écouter un petit Ark, je gagne au change!