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CHRONIQUE PAR ...

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Sebrouxx
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 17/20

LINE UP

-Julien Damotte
(chant+guitare+basse)

-Gus Monsanto
(chant)

-Buzz
(chant)

-Matt Haussy
(chant)

-Maya
(chant)

-Nach
(claviers)

+

-Mattias Eklundh
(guest guitare solo)

-Christophe Godin
(guest guitare solo)

TRACKLIST

1)Born Dead
2)Opening Chapter (instrumental)
3)The Voice Within Your Soul
4)Eternal Love
5)The Inner Struggle
6)What You've Been Through
7)Dying
8)Death
9)Ending Chapter


DISCOGRAPHIE

Trapped (2010)

Damotte, Julien - Trapped
(2010) - metal prog - Label : Autoproduction



Séb, tu vas encore nous les briser longtemps avec tes albums de gratteux français ? Et un coup de cœur du mois en plus! Okay, mais je ne veux pas lire le moindre mot style tapping, sweeping, legato, ni le moindre nom ou de marque d’effets fabriqués je-ne-sais-où. Chez les Éternels, on n’est pas à Shred Magazine, va falloir te le dire combien de fois? Au moins autant de fois qu'il me faudra te répéter, chef, que Julien Damotte, c’est une nouvelle preuve de la bonne santé d’une autre facette de la scène française moderne. Celle des guitaristes de haut vol capables aussi d’assurer un chant de haut rang. Et plus car affinités.

Pour la petite histoire, notre homme livre même ses CD promotionnels à domicile. C’est dire l’engagement qui l’habite et le cœur qu’il met à l’ouvrage pour ce second album totalement auto-produit et auto-distribué (vous trouverez d'ailleurs en fin de chronique un lien si vous souhaitez acquérir Trapped, mis en vente dès le 9 mars). Inutile de s’étendre sur le récit de son apprentissage de l'instrument aisément trouvable sur le web ici et là. Ce d’autant plus que le talent parle de lui-même tout au long des cinquante minutes ici chroniquées. Certes, quatre ans de gestation ainsi qu'un probable accouchement au forceps sur l’autel du Do It Yourself ont été nécessaires. Mais le bébé Trapped se porte bien, merci pour lui. Et pour son géniteur qui, tel Ducros, s'est sacrément décarcassé pour sortir des schémas éculés du « disque-de-guitar-hero-français-en-quête-de-reconnaissance ». La facilité n'étant pas son fort, Julien n'a pas non plus sombré pour autant dans l'extrême complexité tape à l'oeil. Une fois bien assimilé le fait que le lascar dispose de tout le vocabulaire technique qui siérait au commun du shreddeur (en somme les termes qui me sont interdits d'emploi si vous avez bien lu l'introduction), il faut bien admettre la réalisation de deux tours de force.

Primo savoir s'entourer, c'est bien. Être bien entouré, c'est mieux. Et ce n’est nullement qu’une simple allusion au fait qu’in fine sur “Ending Chapter”, Julien s’est offert les services de Mattias Eklundh et de Christophe Godin. À la limite, il s’agit même de la cerise sur le gâteau, tant d’autres participants lui ont filé un sacré coup de main sur ce coup de maître. Il serait difficile de tous les citer mais en n’optant pas pour le tout-instrumental (seul “Opening Chapter” se dispense de toute ligne de chant), notre Clermontois a fait appel à une poignée de vocalistes pas piqués de vers entre un Gus Monsanto qui va puissamment à l’essentiel (“The Inner Struggle”, “Eternal Love”) et une Maya qui s’offre le luxe d’entamer en toute beauté « soul » les hostilités sur le long “Ending Chapter”. Et comme on est souvent bien servi par soi-même, Julien tient le micro sur “What You’ve Been Through”, sérieux candidat au titre de meilleur morceau de l’album et pièce maîtresse du concept ici développé. Ajoutons à cela les claviers tenus par Nach, quelques sonorités électro et la mayonnaise prend une sacrée consistance sûrement imputable à un Kevin Cotfert (claviers d'Adagio) qui a accompli des miracles au mix tous instruments confondus. Juste il manquerait un poil de chaleur côté batterie, 100% numérique, notamment dans les blasts.

Secundo savoir shredder, c’est bien. Et sans trop en faire, c’est encore mieux. Mais surtout, cela tombe sous le sens d’un album hautement introspectif (d’où la durée de sa gestation) qui cherche à allier le fond et la forme sans pour autant aligner tous les clichés du Metal Progressif habituel. Le son général s'avère aussi épais que le climat anxiogène général qui règne tout au long des neuf chapitres de l'album. Non pas que la morosité ait été érigée en principe, juste qu'elle se dégage aisément des murs de guitare rythmique disséminés ici (“The Voice Within Your Soul”) et là (“The Inner Struggle”). Les solos viennent alors soit comme un prolongement extatique à cette mélancolie (“Death”), soit comme une respiration, un break vers plus de légèreté (“What You’ve Been Through”). Bien loin nous sommes alors du simple technicien, soucieux de coller le maximum de notes dans un maximum de mesures. Même s'il en est largement capable et le démontre, Julien semble davantage s'être impliqué dans une recherche de sonorités, donc d'émotions pour un résultat qui ne serait pas sans évoquer un cousin germain du "Burden" d'Opeth, mais surtout une version très sombre du Sex & Religion de Steve Vaï. Le chant sur “Eternal Love” rappelle étrangement le travail rendu par Devin Townsend sur l'œuvre suscitée. Idem pour les chœurs growlés de “Inner Struggle” de forte inspiration townsendienne, qui résonnent comme une voix intérieure malfaisante contre laquelle il semble difficile de lutter.


Vous savez désormais ce qu'il vous reste à faire maintenant: vous plonger dans cet univers aussi riche mélodiquement que subtil dans son approche de la Vie, la Mort, la Renaissance. Des thèmes forts, plus souvent développés dans le Metal/Rock Progressif US (vous avez dit Spock's Beard?) que dans le paysage musical hexagonal. En attendant que Julien transforme l'essai et traîne dans son sillage quelques émules, rendez-vous dare-dare sur www.guitareuroshop.com. Merci pour lui. Et au passage merci pour vous.


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