CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12.5/20
LINE UP
-F. Dupont
(guitare+chant)
-B. Put
(guitare)
-D. Grondelaers
(basse)
-K. Deleener
(batterie)
TRACKLIST
1)Tombeveld
2)Thiedenbecke
3)Doed over’t Galgeveld
4)Do ut Des
5)Godsgerecht Geschiedde
6)Heidewake
7)Gesta Sancti Servatii
DISCOGRAPHIE
L’autre groupe belge comme on l’appelle dans le milieu ou encore « La frite noire ». Voici comment j’eusse apprécier vous introduire à Gorath, entité belge et donc compatriote d’Enthroned. Malheureusement, de frite noire, point n’en est. Il faudra se contenter de l’outre-Quiévrain, ce qui est déjà pas mal. Gorath, Gorath... oui, j’ai beau fouiller dans mes souvenirs, y’a pas grand chose qui fait tilt. À part de vagues blagues à base de « frite » comme « Avoir la frite », rien de bon. Heureusement la documentation nous apprend qu’il s’agit là de leur 4e album déjà. Des expérimentés en somme.
Et ça s’entend tout de suite. Le son est ample, sylvestre et puissant. Tout en gardant le cachet black metal il est d’une précision agréable, laissant même la basse s’exprimer dans les moments plus posés. Ensuite on note que l’exécution est carrée, ça tombe dans les temps, ce qui est toujours agréable. Cela convainc de la bonne foi de Gorath. Les belges ont du bide (de la bouteille [de bière]). L’entrée en matière est donc des plus rassurantes pour un groupe qui reste finalement bien obscur des oreilles du grand public. Gorath avec son style et le son qui le caractérise fait d’ailleurs penser à des Norvégiens du style Blodsrit en plus posé niveau violence. On peut aussi y trouver des touches de Secrets Of the Moon. En poursuivant plus en profondeur dans leur musique, on découvre que les compositions sont à l’avenant de tout ce qui est proposé jusqu’à présent, c’est-à-dire dans la bonne moyenne du genre. L’ambiance qui s’en dégage est aussi tout à fait délectable puisque mortuaire et froide.
Cependant, il faut poser des réserves à toute cette liste de compliments. Gorath fait les choses bien, les fait avec une certaine personnalité, notamment de par son utilisation marquée de tempi plus lancinants, posant le jeu avec calme ce qui renforce l'atmosphère, mais il les fait simplement bien. Un peu comme un groupe qui ne joue pas le haut de la moules-frites. L’amateur de black metal y trouvera son compte pour peu qu’il ne soit pas fan absolu d’ultra vitesse à la Dark Funeral, mais il n’accèdera pas à la folle sphère du rêve. Car Gorath malgré ses qualités ne pousse pas plus loin que le bon. Il cale devant la frontière qui sépare une super chanson et une bonne chanson. Demandez aux Inconnus, ils vous diront qu’une super chanson, tu l’entends, tu sais que c’est une super chanson. Et une bonne chanson, tu l’entends, ben tu sais que c’est une bonne chanson. Bref il n’y a pas ce petit quelque chose en plus qui donne envie de porter le groupe aux nues.
Sous le sens, la sanction ultime tombe : Bon album mais sans plus. À réserver à un cercle d’amateurs éclairés à la recherche constante de nouveaux groupes. Celui qui admire le black plus contemplatif et lourd trouvera aussi du bon lait. Le tout est personnel, agréable à écouter et fait certainement passer un bon moment de black metal, mais le manque de génie empêche vraiment de goûter plus en avant à cet album à travers duquel on passe trop facilement.