CHRONIQUE PAR ...
Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Ettore Rigotti
(tous les instruments+chant clair)
-Claudio Ravinale
(chant)
+
-Björn "Speed" Strid
(chant)
TRACKLIST
1)Cypher Drone
2)Structural Wound
3)Perdition Haze
4)Building an Empire of Dust
5)Stepchild of Laceration
6)The Isolation Game
7)Blacklight Rush
8)Glimmer
9)Ties That Bind
10)Losing Ground
11)Same Old Nails for a New Messiah
12)Digging the Grave of Silence
13)Beneath a Colder Sun
DISCOGRAPHIE
«-Ma ! Claudio, arrête un peu de regarder le match de la Juve à la télé, il faut qu’on parle du groupe. Et puis de toute façon tu sais très bien que le vrai club de Turin c’est le Toro… Bon j’ai bien réfléchi, notre musique ressemble beaucoup à celle de Soilwork, il nous faudrait un chanteur qui chante comme Speed. Tu en connais un?
-Ma, Ettore ! Pourquoi on demanderait pas à Speed lui-même, tant qu’à faire ?
-Pas con…
-Je peux retourner voir le match maintenant ? Y a Del Piero qui vient de rentrer ! »
Cette conversation totalement imaginaire mais très plausible a peut être été à l’origine de l’implication de Bjorn "Speed" Strid de Soilwork dans Disarmonia Mundi. Du line up des débuts il ne reste aujourd’hui que le fondateur du groupe, Ettore Rigotti, qui joue lui-même de tous les instruments (guitare, basse, batterie et claviers) et le growler Claudio Ravinale. Les deux compères sont donc une nouvelle fois accompagnés sur The Isolation Game du guest de luxe Bjorn "Speed" Strid qui se charge de tout ou partie des vocaux sur sept des treize titres de l’album. Cette collaboration qui a débuté sur le deuxième album des Italiens, Fragments Of D-generation en 2004, avait déjà été reconduite sur Mind Tricks en 2006. Speed jouit donc d’un statut bâtard au sein du groupe, une sorte d’invité permanent, de guest star perpétuelle qui accorde un peu plus de crédibilité au groupe et surtout permet d’attirer l’attention sur les Italiens. Il y a quand même une question que l’on peut se poser : pourquoi participer à un groupe en plus de Soilwork… pour faire du Soilwork ?
Car même sans parler du chant la musique de Disarmonia Mundi est vraiment très proche de celle des Suédois de Helsingborg. Les Italiens pratiquent en effet un death mélodique moderne, pêchu, accrocheur voire commercial très en vogue aujourd’hui non seulement du côté de la Suède mais jusqu’aux États-Unis où le metalcore est roi. Rajoutez à cette formule toute prête la voix caractéristique de notre ami Speed, tant son chant agressif sur les couplets que sa voix claire sur les refrains, et l’illusion est parfaite ! "Cypher Drone" et "Structural Wound" qui ouvrent le bal donnent ainsi dans le pur Soilwork-like: même style, même chanteur, difficile de différencier les deux groupes ! La ressemblance s’estompe légèrement quand Claudio Ravinale et Ettore Rigotti eux-mêmes prennent le chant à leur compte, le premier pour les growls et le second pour les voix claires. Mais le résultat n’est pas meilleur, à l’image de ce "Perdition Haze" au refrain particulièrement niais et sirupeux. On préférera un "Stepchild of Laceration" pour ses bons riffs, ou un très bon "Digging the Grave of Silence" aux couplets bien violents et rapides, même si son refrain ressemble beaucoup à celui de "The Pittsburgh Syndrome" de... Soilwork, évidemment.
S’il n’est pas uniquement un clone de Soilwork, Disarmonia Mundi s’en approche dangereusement. En outre les Italiens ne font rien pour se démarquer de cette influence pesante, allant jusqu’à piquer le chanteur des Suédois ! Le groupe est plutôt à considérer comme un one man band, Ettore Rigotti faisant presque tout lui-même, et non pas comme une formation se produisant sur scène et essayant de développer une carrière. Dans cette optique là pourquoi pas, The Isolation Game apporte sa dose de metal moderne qui se laisse écouter et s’oublie aussi vite.