CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Luke Mills
(chant)
-Petar Paric
(guitare)
-Mitchell Keepin
(guitare)
-Adrian Henderson
(basse+guitare+claviers)
-John
(batterie)
TRACKLIST
1)Apoptosis
2)Dragon Dispitous
3)III
4)Black Wings
5)V
6)Iconoclast
7)I
8)Set in Array
9)II
10)Symbol of Night & Winter (Ancient Lords)
11)Oath (Fides Resurrection)
12)Stain of Harrow
13)World Oblivion
14)Threnody
DISCOGRAPHIE
En provenance lointaine de l’Australie, terre de contrastes réputée pour ses groupes de War metal versant dans le bourrin au possible. Attendez, cette phrase ne brille pas par sa construction. La fin arrive, ne vous inquiétez pas. Nazxul détonne en versant dans un black symphonique de haute volée n’arborant aucun signe d’aridité surchauffée ou de crasse death. Il s’agit bel et bien de black metal symphonique dans la plus gande tradition du genre. En fait, il y a 15 ans, Nazxul était même une entité culte comparée à ... Emperor.
Les références qui viennent à l‘esprit sont alors immédiates et évidentes : Dimmu Borgir. Claviers, riffs et son font penser à la période Enthroned Darkness Triumphant/Spiritual Black Dimensions qui fût l’orée de la reconnaissance du groupe. Là, le lecteur tique car il vient de comprendre que le groupe est une copie conforme. Fort heureusement non ! Nazxul a bien une patte à lui qui se dissimule dans une grandiloquence particulièrement marquée dans les claviers, très orchestraux, ainsi que par des riffs puissants. L’influence Dimmu Borgir est certes présente, mais la personnalité du groupe aussi. On pourrait presque utiliser un raccourci facile : Nazxul va là où Dimmu s’est arrêté lorsqu’il a emprunté la voie orchestrale avec Puritanical Euphoric Misanthropia. Poursuivant et affinant cette ornière majestueuse, il lorgne forcément aussi du côté de Emperor version Anthems To The Welkin At Dusk. Pas la plus mauvaise des références encore une fois.
Les Australiens assoient donc l’auditeur dans un fauteuil confortable d’entrée. Le son est en plus très bon, puissant et aérien, il laisse correctement respirer claviers et guitares. Un mix entre ... Dimmu et Emperor en plus moderne. Ces bonnes prédispositions sont renforcées par des compositions portées par des claviers très orchestraux apportant vraiment ce plus qui fait frétiller à la musique. Pilier fort de celle-ci, ils sont soutenus avec bonne fortune par des riffs impeccables, virevoltants entre mélodies évidentes et avancée inéluctable. Le groupe ne s’est pas fourvoyé à ce niveau, il a compris clairement que sa musique ne tiendrait pas la distance s’il misait tout sur les claviers. Les riffs resteront toujours un élément capital d’une musique metal. Mention ne sera pas faite de la basse car elle n’existe tout simplement pas dans le mix.
Il est maintenant temps de s’attarder sur les autres points d’achoppement. Le plus évident, le chant. Il a le mérite d’exister comme qui dirait, mais ça ne va pas plus loin. Terriblement classique, sans véritable personnalité, il arrive au moins à ne pas faire froncer des sourcils. On passe notre chemin. Le 2e sera évidemment cette grande inspiration des anciens. Il ne devrait pas y avoir d’objection vu la qualité de l’ensemble mais certains pourraient effectivement y voir un point noir. Il faudrait être tatillon quand même, car l’Histoire a prouvé que l’originalité pour l’originalité n’amenait à rien non plus. Cela n’empêche vraiment pas d’apprécier cet Iconoclast à sa juste valeur, celle d’un album d’une grande classe, mitonné avec une science de la musique réjouissante et toute l’expérience apportée par un groupe qui hante cette Terre depuis 1993 l’air de rien. Les amateurs de black symphonique en seront ravis, eux qui ne sont plus trop à la fête ces temps-ci.
Nazxul livre une partition très bonne, solide et envolée, étonnamment à la hauteur du culte qu'il a engendré il y a si longtemps. Les moments de bravoure ne manquent pas et la musique est toujours excellente. En plus, les blast beats sont fournis, ce qui apportera le sourire à tous ceux qui apprécient l’exercice, sans être de trop. De la bien belle ouvrage que voilà, et une bonne leçon à tous les groupes qui se contentent uniquement de copier. L’inspiration permet d’aller dans le domaine des excellents albums.