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CHRONIQUE PAR ...

17
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 8/20

LINE UP

-Vorog
(chant+guitare)

-Mizgir
(basse)

-Getman Azach
(claviers)

-Psychopatia Sexualis
(batterie)

TRACKLIST

1)The Hell in Heaven
2)The Devil on the Chain
3)Heaven in Hell
4)The Maze of Madness
5)Vicious Circle
6)The Call
7)Wind Cry

DISCOGRAPHIE

Yetzer Ha'ra (2010)

Dagor Dagorath - Yetzer Ha'ra



Faire du black métal en venant d’Israël ne doit pas forcément être une chose facile, mais il faut se rendre à l’évidence : c’est possible. Pour autant, le fait d’être originaire de ce pays n’explique pas pourquoi avoir choisi un tel nom de groupe. En effet, Dagor Dagorath désigne un des évènements majeurs de la mythologie du Seigneur des Anneaux (pour ceux que ça intéresse, il s’agit d’une obscure bataille ou d’une prophétie, enfin un truc de dingue qui doit alimenter les forums de discussion de g33ks – ou pas loin). Cliché, vous avez dit ?

Indeed. Ce qui l’est moins, c’est le titre de l’album, vu qu’il est en Hébreu, et ça, y’a pas à dire, mais ce n’est pas courant. Yetzer Ha'ra, si je me souviens bien de mes cours d’Hébreu (non en fait, merci Wikipedia, sans blague) est une expression du judaïsme signifiant « la tentation des choses mauvaises ». Et bien sur, mauvaise pas dans le sens « haricot au beurre de cacahuète » mais plutôt « viol, meurtre ou téléchargement illégal », autant de choses vertement réprouvées par le Tout-Puissant. D’un côté donc, le Silmarillion, de l’autre la Torah. Hum. Et mon tout donne : du black métal symphonique. Évident, non ? Dagor Dagorath a donc décidé de se faire remarquer, et à leur retour du service militaire en Israël (visiblement, le fait d’être accoutré de cuir, d’avoir les cheveux longs et l’air ivôl n’est pas suffisant pour obtenir une réformation), le groupe se forme, passe par l’habituelle série de démos et arrive finalement à vos plus très chastes oreilles grâce à un label allemand, Twilight Vertrieb. Et il faut se rendre à l’évidence : le résultat n’est pas fantastique.

Entre une production mollassonne et des compositions pas très inspirées, l’amateur de sensation et de superbe reste un peu sur sa faim. Certes, il y a des violons en pizzicato, des orchestres et des chœurs. Il y a du blast, des riffs black métal et de la double pédale. Et oui, bien sûr, il y a du chant hurlé, plein de haine et de vilenie, et un poil de narration. Mais si tous les ingrédients d’un bon Dimmu Borgir, d’un légendaire Anorexia Nervosa ou d’un grandiloquent Limbonic Art sont réunis, nous sommes loin de la maestria de ces formations. Dagor Dagorath souffre d’un défaut rédhibitoire : toutes leurs compositions semblent avoir déjà entendues de nombreuses fois, tous leurs riffs sonnent réchauffés au micro-onde, et cerise sur un gâteau déjà pas parfaitement cuit : tout cela est long. Ça n’est pas comme si leurs thèmes étaient si géniaux qu’on souhaiterait qu’ils soient développés durant plus de sept minutes : non, ici la longueur, si elle ne signifie pas – à leur crédit – une bête répétition, est malgré tout rapidement synonyme d’ennui.

Par exemple, en faisant quelques coupes franches sur un morceau comme "Heaven in Hell", Dagor Dagorath aurait pu accoucher d’un titre plutôt savoureux, à défaut d’être génial. Mais voila, pour faire du grandiloquent, trop de groupes confondent « grandeur » et « longueur ». Les Israéliens tombent dans le panneau en n’hésitant pas à monter au-delà des huit minutes à trois reprises, sans que jamais cela semble justifié. Heureusement, de jolis passages subsistent, comme ce break symphonique au milieu de "Vicious Circle", rapidement gâché par un retour au métal conventionnel pas vraiment convaincant. Puis suit "The Call" et son mid-tempo raté, n’appelant aucunement au hochage de tête et Dagor Dagorath achève son album sur un longuet "Wind Cry" aux violons pénibles qui, au lieu de donner de la grandeur et de la magnificence à l’ensemble, se contentent de sembler vouloir emplir l’espace sonore de leur présence, sans réellement de recherche ou de composition. Résultat des courses : on est à deux doigts de dire à Dagor Dagorath de retourner à l’armée où – toute considération politique mise à part – ils seraient peut-être plus utiles.


Passez votre chemin. Il n’y a rien de réellement excitant chez Dagor Dagorath. Le black métal symphonique et le métal dans son ensemble se passeront aisément de cette œuvre formatée et prévisible, jouée sans âme, écrite sans audace, et écoutée sans passion.


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