CHRONIQUE PAR ...
Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11.5/20
LINE UP
-Johnny Johansson
(guitare+basse)
+ de nombreux invités dont:
-Patrik Johansson
(chant)
TRACKLIST
1)My Dying Day
2)Rivers of Bloo
3)Destruction
4)Death Gives New Life
5)Rewind
6)Bleeding
7)Tears of Guilt
8)Inner Peace
9)Divided
10)Alone
DISCOGRAPHIE
Encore un ! Ruined Soul, qui débarque de nulle part en cette année 2010 est un nouveau combo originaire de la ville de Göteborg en Suède. Et devinez un peu quel est le style pratiqué par le groupe ? Ben oui du death mélodique, comme toujours avec ce qui vient de la Suède et surtout de Göteborg serait-on tenté de dire. Mais penchons-nous de plus près sur cet album, presque entièrement réalisé par une seule personne et non par un groupe.
Ruined Soul est en fait le projet d’un certain Johnny Johansson, par ailleurs guitariste au sein du combo suédois de heavy metal Disdain. Ayant accumulé une petite quantité de compos trop death ne correspondant pas au style de son groupe principal, notre homme a donc décidé de monter un projet parallèle pour les enregistrer tout seul ou presque, seulement entouré d’invités. Johansson se charge donc lui-même de toutes les guitares de l’album (rythmiques, lead mélodiques, acoustiques) ainsi que de la basse (difficile à entendre dans le mix, comme il se doit). Les soli sont l’œuvre de nombreux guitaristes invités pour l’occasion, parmi lesquels ont peut citer Matias Kupiainen (Stratovarius), Jonas Kjellgren (Scar Symmetry), ou encore la doublette de Nightrage Marios IIiopoulos et Olof Mörck. Quant au chant, il est assuré presque intégralement par Patrik Johansson (un cousin ?) du combo de thrash/death Arise, qui livre une prestation très efficace mais sans aucune originalité et très peu de personnalité dans un pur style melodeath qui ressemble beaucoup à ce que faisait Anders Friden dans les 90’s. Et la batterie me direz-vous ? Aucune mention n’en est faite, on peut donc en déduire qu’elle est (bien) programmée, même si le nom d’un certain Emanuel Johansson (tiens un cousin lui aussi ?) revient souvent ici ou là.
Tout comme la prestation vocale ici de mise, le style pratiqué par Ruined Soul verse totalement dans un death mélodique de tradition, exactement comme les pionniers de Göteborg le pratiquaient dans les années 90. Pas d’aspects modernes et commerciaux tels qu’on en trouve souvent de nos jours dans ce style: aucune trace de chant clair niais ou de clavier ici, c’est à du melodeath d’homme qu’on a affaire. La seule exception à cette règle se retrouve sur le morceau "Destruction", seul titre chanté par un autre chanteur, en l’occurrence Tobias Jansson du groupe de thrash The Law, qui par son chant clair mais burné avec beaucoup de grain apporte à la fois un peu de variété et de fraicheur à cet album qui en manque cruellement. Dommage que ce soit le seul morceau de ce style ! Car le reste de l’album souffre d’une trop grande linéarité, c’est le moins qu’on puisse dire. Si l’influence pesante du In Flames de Whoracle ou Colony se fait plus que fortement sentir, à tel point qu’on frise parfois le plagiat ("Bleeding", "Inner Peace"…), c’est surtout le manque de qualité dans les compositions qui fait qu’on se lasse très vite. Ce n’est pas un crime de copier ce que faisait In Flames au meilleur moment de sa carrière (et qu’il ne refera sans doute jamais), encore faut-il que la qualité soit au rendez vous.
Et ici ce n’est pas franchement le cas, on est à des années lumières de la qualité des albums cités. Alors certes le groupe se rattrape par son emballage irréprochable: production béton (mix et mastering signés Andy La Rocque), magnifique pochette de Gustavo Sazes, et surtout des prestations instrumentales magistrales, notamment des nombreux guests qui alignent les soli de guitare de grande classe. Mais cela ne suffit pas à faire un bon album, tout juste un truc sympa à écouter en faisant autre chose.