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CHRONIQUE PAR ...

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Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 15/20

LINE UP

-Jonny Burgan
(chant)

-Martyn Evans
(guitare)

-Rob Purnell
(guitare)

-Dave Purnell
(basse)

-Dan Wilding
(batterie)

TRACKLIST

1)A Vision Showing Nothing
2)De-Breed
3)Hollow Prophecy
4)Dead Vein
5)Dethrone
6)A Sterile Existence
7)The Soulful Dead
8)Until Kingdom Come

DISCOGRAPHIE

Degenerate (2010)

Trigger The Bloodshed - Degenerate
(2010) - death metal brutal death Moderne - Label : Metal Blade Records



L'Angleterre est en guerre. Et visiblement, contre nous, vu qu’ils viennent de nous envoyer dans la figure une bombe A, un bon bataillon de char d’assaut, une flottille de bombardier et quelques porte-avions escortés de sous-marin nucléaires. Le tout traitreusement contenu dans une vile petite galette de 12 cm, si inoffensive d’apparence. Bon, soit, il y avait un indice sur la pochette, qui met en valeur un bon gros tank des familles, image certes peu subtile de ce qui attend l’auditeur, mais tout à fait fidèle.


Un an seulement après leur précédent album The Great Depression, c’est toujours autant sur les nerfs que Trigger The Bloodshed refait surface. Disons le d’emblée, Degenerate est à tous les niveaux un concentré de violence et d’agression. Tout d'abord, la production : presque too much dans son approche triggée, ses guitares extrêmement agressives, et son growl multicouche, le tout porté à un niveau sonore surpuissant, donnant une impression très compacte et granitique, typique des productions deathcore qui envahissent l’intégralité du spectre sonore, y compris les basses profondes avec ces coups donnés de temps en temps pour voir si le caisson de basse dans lequel vous venez d’investir un mois et demi de salaire mérite son prix. Extrêmement massif, donc, parfois même trop sur la longueur, et ce même si l’album se contente d’un modeste trente-trois minutes au compteur. Mais au vu de l’intensité de la chose, cette courte durée est presque salutaire. Trigger The Bloodshed, donc, c’est du death métal moderne, teinté de deathcore, et qui fait mal là où il passe.

Mais Trigger The Bloodshed ne fait pas que nous en mettre plein la face avec une production démesurée : non, il nous éclate également la figure avec des compositions intenses, violentes, et peu avares sur la double pédale, le blast et le riff coquin, celui qui fait mal à la nuque. On l’a dit, Degenerate est résolument moderne dans l’approche. Il n’est pas question de faire des comparaisons avec des Suffocation, des Cannibal Corpse et autres Morbid Angel : tous ces groupes de death-à-papa sont depuis longtemps à la traine sur l’échelle du violence-ô-meter : un groupe comme Trigger The Bloodshed est infiniment plus percutant et éprouvant que le death traditionnel, plus chaotique, moins structuré et au final plus intense. Il n’y a qu’à écouter l’ultra violente "Until Kingdom Come", les blasts hystériques de "A Sterile Existence" ou les riffs implacables de "Dead Vein" pour s’en persuader. Il n’y a guère que le mid-tempo "De-Breed" pour calmer un poil la chose, pour mieux reprendre avec "Hollow Prophecy".

Un peu comme le char d’assaut de l’artwork, dont chaque pièce et rouage est conçu pour améliorer le potentiel létal de la machine, Trigger The Bloodshed met tout en œuvre pour saccager les tympans de l’auditeur. Au risque, parfois, de provoquer le dommage collatéral le plus courant dans ce genre de musique : la fatigue auditive ou la lassitude. Car entre l’intensité de la production et le côté massif de la musique, encore augmenté par le chant impressionnant d’un Jonny Burgan quasiment toujours épaulé par un doublage hurlé, tout cela n’aide pas certains titres à surnager, faute de riffs qui sortiraient un peu du lot, comme sur les réussis "Dead Vein" ou "A Vision Showing Nothing", parfaitement calibrés pour une mort rapide et douloureuse. À l’inverse, le plus lent "De-Breed" fait perdre un peu de sa superbe au groupe, qui ne flamboie donc plus autant, ou encore le terriblement « défoulatoire » "Until Kingdom Come", peut-être le titre le plus intense du lot, qui ne parvient pas, faute de parties vraiment accrocheuses, à provoquer un enthousiasme débordant.


Trigger The Bloodshed est malgré tout vraiment impressionnant de violence et d’énergie. Avec derrière les fûts une des valeurs montantes de la batterie extrême, j’ai nommé Dan Wilding (ex-Aborted, The Order Of Apollyon…), les Anglais se sont donnés les moyens de s’offrir un album efficace, pas forcément facile à apprivoiser mais incarnant parfaitement la tendance du death métal moderne d’aujourd’hui. Pourvu que l’armistice ne vienne pas prématurément…


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