CHRONIQUE PAR ...
Ronnie
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16/20
LINE UP
-Venomenon
(Chant)
-Erlend
(Musique, paroles, guitare acoustique et Bass)
-Nattsjel
(Guitare)
-Gustav Jørgen Pedersen
(Chant clair)
-Anette Gulbrandsen
(Chant féminin)
-Uruz
(Batterie)
TRACKLIST
1)Ved Aas I Haustmoerket
2)Ved Baal I Kveldstime
3)Ved Skog I Natterstid
4)Ved Fjell I Vinterblaest
5)Ved Elv I Eismal Stund
6)Ved Hav I Avdagsleitet
DISCOGRAPHIE
Samedi 17 Juillet, dans le sud de la France, lorsque gueule de bois et chaleur caniculaire se mêlent, il faut un remède, quelque chose de frais qui hume la forêt et le froid. Oh, mais Nàttsòl fera l'affaire. Du black metal direct, mais réfléchi, aéré, légèrement teinté de folk, ce qui nous mène à une musique dans la pure tradition des...bon allez, j'ose...des premiers Ulver. Stemning c'est une forme de communion avec les éléments de la nature à base de Norwegian folklore black metal (information que nous pouvons lire sur un t-shirt du groupe).
La lignée parfaite entre un Wolves In The Throne Room en moins intense, c'est-à-dire avec des guitares sales aux riffs tout de mêmes mélodiques, ainsi qu'une intervention féminines ("Ved Hav I Avdagsleitet"). Un Negura Bunget en moins folk, mais avec cette même sensation de se balader dans une forêt au fil des titres qui matérialisent le changement de paysage. Et surtout du Falkenbach pour les voix folks (quelques secondes du premier morceau "Ved Aas I Haustmoerket" permettent de s'en rendre tout à fait compte). L'atmosphère est païenne et raisonne comme un ode à la nature. Beaucoup de groupes parviennent à créer cette atmosphère, mais là, le son de très bonne qualité, saturé tout en gardant un fond acoustique et l'artwork permettent de réellement faire entrer l'auditeur dans cet univers. La batterie n'est pas tenue par un inconnu puisqu'il s'agit de l'increvable Jarle "Uruz" Byberg (Den Saakaldte, Where Angels Fall, ex-Shining, ex-Urgehal). Au jeu très intéressant et fort subtile, surtout concernant son inventivité au niveau des cymbales qui emmène un petit plus à la musique dès lors que vous vous penchez sur cet aspect.
Le groupe ne sort jamais du black metal (et ses dérivés, puisque le folk et l'atmosphérique en sont aujourd'hui des composantes quasi-habituelles), rien ne se rapprochant du death par exemple. La musique du groupe est paradoxalement, malgré le respect de nombreux codes musicaux du genre, pas fermée, puisque nous retrouvons un peu de chant clair sur "Ved Elv I Eismal Stund", du plus bel effet. "Ved Hav I Avdagsleitet" (comprendre la dernière piste), est un acoustique rappelant la douceur d'un Empyrium, avec uniquement du chant féminin assuré par Anette Gulbrandsen, c'est minimaliste, la guitare sèche est omniprésente et surtout, ce morceau permet de refermer l'album sur une note éthérée, en faisant retomber la brutalité musicale tout en conservant cette même densité et cette aura qui entoure Stemning. Cet album sorti à la même époque que la période black de Ulver aurait été, à n'en pas douter, considéré comme une pierre angulaire du genre. Là où beaucoup s'essayent, au nom d'un son infâme et d'un paganisme puéril, de créer leur black metal atmosphérique, Nàttsòl réussit avec sincérité et dextérité à nous emporter durant les courtes, mais intenses 37 minutes de ce premier opus.
Erlend, qui a formé le groupe en 2006, a, juste après la sortie de Stemning quitté le groupe, laissant les rennes et la suite de la composition du deuxième album, (déjà entamée, décidément, une fois lancés, ils ne chôment pas) à Nattsjel et Venomenon (respectivement guitare et chant). Espérons que la très bonne impression que laisse cette galette se confirmera grâce à son successeur. 4 ans pour sortir de l'ombre, mais un premier effort qui en vaut la peine, ainsi qu'un groupe qui a décidé de ne plus exister sous forme uniquement studio, permettent de croire en un avenir très prometteur.