CHRONIQUE PAR ...
Dimebag
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12.5/20
LINE UP
-Nick
(chant)
-Kyle
(guitare)
-Andrew
(guitare)
-Kendall
(basse)
-Billy
(batterie)
TRACKLIST
1)Mara
2)This Night Is The Coroner's
3)Deadworld Reclamation
4)In Vastness, I Transfigure
5)Rotting Procession
6)Dismantle
7)One Of The SwarmA Welcome Displeasure
8)Those Now Sleep Forever
9)From Burning Sentiments
10)VenomSpitter
11)Perpetual Abyssma
12)The Greatest Deception
DISCOGRAPHIE
Disons le tout de go, comme ça les allergiques au genre éviteront de perdre leur temps et pourront passer leur chemin: And Hell Followed With, c'est du deathcore. Et du très classique par dessus le marché. Donc si vous n'êtes pas déjà acquis à la cause du genre en question, ce n'est clairement pas ce groupe qui vous y convertira. Non, AHFW a de toute évidence à cœur, avec ce « Proprioception », de suivre à la lettre la voie tracée par ses grands frères US un peu ''fashioncore'' sur les bords, Carnifex et autres Those Who Lie Beneath en tête. Alors, bon élève appliqué ou cancre de base? Ben un peu au milieu finalement.
Or donc, je le disais en intro, AHFW c'est un peu l'archétype du groupe cloné, issu d'une scène dont le clonage à grande échelle de groupes (coupes de cheveux fortes en mèches dignes d'un mauvais animé et t-shirts bariolés inclus) est devenu un peu une habitude. Difficile en effet de différencier tous ces groupes tant leurs albums se ressemblent. Ajoutez à ça un public, de plus en plus jeune et donc pas forcément très regardant ni connaisseur, qui semble en redemander, et vous obtenez le bon coup commercial du métal de ces dernières années. Et ce n'est pas AHFW qui viendra faire mentir ce constat, tant les ricains restent dans les rails et suivent le mouvement. Est-ce pour autant une raison de les lyncher et de démonter cet album sans pitié aucune? Pas loin, mais pas tout à fait non plus, dans la mesure où, il faut bien le reconnaître, les branleurs issus de Detroit, Michigan, savent tout de même y faire et se montrer efficaces sur cet album, voire plaisants par instants (la fin de ''End of The Swarm'' par exemple). Le tout malgré un classicisme au demeurant assez effarant: en effet, qui dit deathcore dit, basiquement, alliage plus ou moins cohérent et talentueux de séquences death métal (blastées, thrashisantes ou plus mid tempo) et de passages plus typés -core, soit de beatdowns lourdissimes empruntés au métalcore et de moshparts furieuses, le tout entrecoupé de passages plus mélo inspirés, selon les cas, de la scène émocore ou du death mélo à l'ancienne (ben ouais, sinon ce serait pas aussi hype).
Eh ben And Hell Followed With, c'est exactement ça, et pas forcément beaucoup plus, le tout avec une (sur-)production évidemment écrasante de lourdeur et de puissance tout en restant assez claire, ce qui est quasi systématiquement le cas aujourd'hui pour tous ces groupes. Allez, si on veut être cool on pourrait quand même dire que les américains sont, peut-être, un tout petit peu plus progressifs et mélodiques que la moyenne dans leur manière d'aborder leurs morceaux, un peu moins binaires et un poil plus fouillés que ceux de leurs congénères. On pense notamment à l'intro ''Mara'', véritable carte de visite en mode ''voilà ce qu'on sait faire'', ou à des morceaux comme ''In Vastness I Transfigure'' ou encore ''End Of The Swarm'' et son excellent final, qui tendent à placer AHFW plutôt dans le wagon de tête des suiveurs qu'en queue de pelonton. Mais bon, rien de bien incroyable non plus, clairement, la grande majorité des structures restant dans les sentiers battus (les classiquissimes ''Dismantle'' et ''Venom Spitter''). Donc voilà mes bons amis, ça tabasse la plupart du temps, ça se calme un peu par instants, des touches de mélodie apparaissent de ci de là, la prod' est au taquet, le hurleur Nick aussi, bien qu'on aie complètement l'impression d'entendre Trevor Strnad de Black Dahlia Murder tant le premier alterne growl death et hurlements black criards de la même manière que le second, et l'ensemble passe plutôt bien, même si on en ressort peu marqué.
Un effort honorable quoi, un de ces albums qui fait plaisir après quelques écoutes, dont on retient quelques aspects qui nous ont bien fait headbanguer, mais dont on a, à peine quelques jours après, bien du mal à ressortir le moindre morceau. Comme je le disais, les américains ne manquent pas de talent, mais ils manquent quand même salement, par contre, d'identité et d'originalité. Définitivement le mal qui ronge cette scène...ça, et les vilaines expériences capillaires.