CHRONIQUE PAR ...
Pietro
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
15/20
LINE UP
-Dave Meniketti
(chant+guitare)
-John Nymann
(guitare)
-Phil Kennemore
(basse)
-Mike Vanderhule
(batterie)
TRACKLIST
1)Prelude, On With The Show
2)On With The Show
3)How Long
4)Shine On
5)I Want Your Money
6)Wild Child
7)I’m Coming Home
8)If You Want Me
9)Hot Shot
10)Blind Patriot
11)Don t Bring Me Down
12)Gonna Go Blind
13)One Life
14)Losing My Mind
DISCOGRAPHIE
C’est dans les vieux pots qu’on fait les meilleures soupes. Voici très certainement le proverbe préféré du boss du label italien Frontier Records si l’on se fie aux groupes signés chez lui : Pretty Maids, Asia, Glenn Hughes, Joe Lynn Turner, Journey, Winger et très récemment Whitesnake. A cette liste peut s’ajouter le nom de Y&T, vétéran du metal américain existant depuis le début des années 70.
Facemelter est le onzième album du groupe, et le premier depuis treize ans. On sent très vite que le groupe a apporté un soin tout particulier à cet album, comme s’il comptait sur lui pour revenir au premier plan. On est ainsi accueilli par une introduction symphonique très cinématographique, avec voix off solennelle qui déclame un texte de présentation légèrement pompeux. Heureusement dès 'On With The Show', premier vrai morceau de l’album, Y&T met les points sur les i et nous envoie un petit bijou de heavy à l’ancienne, très mélodique et au rythme particulièrement entrainant, avec refrain accrocheur et solo de guitar hero de rigueur. Dave Meniketti (seul membre d’origine encore présent avec le bassiste Phil Kennemore) prouve d’entrée de jeu qu’il est toujours le maitre à bord, tant au niveau guitare que chant, sa voix chaleureuse étant un pur délice. Ca part fort ! D’autant plus que cet excellent morceau d’ouverture et le 'How Long' bien heavy qui le suit donnent le ton à l’ensemble de l’album qui se rapproche clairement des débuts heavy du groupe, loin des expérimentations AOR ou FM de son époque plus commerciale.
Mais cet aspect plutôt heavy ne veut pas dire que l’album n’est pas mélodique, bien au contraire, la mélodie est au premier plan. L’excellent 'Shine On' par exemple, avec son introduction acoustique qui laisse penser qu’on va avoir affaire à un titre de hard FM avant que débarquent un riff bien heavy et un refrain boosté par des chœurs puissants. Autre titre très réussi, 'I’m Coming Home' est l’exemple type du morceau cliché typique des 80’s mais particulièrement efficace, voire irrésistible. On appelle ça l’expérience, certainement. Certains titres sont plus légers, comme ce 'I Want Your Money' assez bluesy. Le passage obligé des ballades est respecté et plutôt réussi avec la power ballade 'Wild Child' (rien à voir avec WASP) et l’acoustique 'If You Want Me' et son très beau solo, pied sur le retour et cheveux dans le vent. Malheureusement l’album est trop long et ne tient pas vraiment la distance, les derniers morceaux donnant l’impression de tourner un peu en rond malgré le riff rock n’ roll de 'Hot Shot' ou le feeling rock sudiste de 'Gonna Go Blind'.
A l’instar de ses collègues de label de Pretty Maids dont la situation est assez similaire, Y&T vient de sortir un album très réussi qui peut lui permettre de réaliser un beau come back. L’expérience et le savoir faire du groupe se font sentir à tous les niveaux, tant au niveau de l’écriture redoutable d’efficacité que du jeu de Dave Meniketti, qui rappelle à tous qu‘il est un grand guitariste mais aussi un excellent chanteur. Finalement le boss de chez Frontiers a peut être raison, ça a du bon les vieux groupes.
PS : Une pensée pour le bassiste Phil Kennemore qui lutte actuellement contre un cancer. Courage mec, on a perdu assez de musiciens de talent cette année, ça suffit !