CHRONIQUE PAR ...
Cosmic Camel Clash
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
15/20
LINE UP
-Fabio Minchillo
(chant)
-Stefano D’Orazi
(guitare)
-Fabio Schirato
(guitare)
-Alessandro Vincis
(basse)
-Massimiliano De Stefano
(claviers)
-Claudio Cappabianca
(batterie)
TRACKLIST
1)Alone in the Dark
2)Y.T.T.
3)Invisible Prison
4)A Last Gaze
5)Fused
6)Acid One
7)Imagination Game
8)Devil's Bridge: Prelude
9)Devil's Bridge: Pt. 1
10)Devil's Bridge: Pt. 2
DISCOGRAPHIE
La scène power/heavy/speed n'évolue plus des masses depuis que les groupes qui l'avaient rendue énorme il y a quelques années se sont rapprochés d'un style plus heavy metal (Edguy, Stratovarius) ou se sont mis à tourner en rond sérieusement (Sonata Arctica, Hammerfall). C'est donc toujours un plaisir particulier quand on reçoit un CD de « gay metal » qui tient la route et qui propose quelque chose de frais voire d'un peu nouveau. Avec Devil's Bridge, le groupe The Prowlers nous prouve qu'on peut encore faire de la bonne came chantée dans les aigus avec de la mélodie par louches. Chronique d'une bonne surprise.
Le groupe tient un sacré atout derrière le micro : Fabio Minchillo dispose d'une voix puissante et racée, qui monte haut, et qui sait se parer de ce qu'il faut d'agressivité et de hargne quand il faut envoyer le bois. Avec ses inflexions à la Kai Hansen et Michael Kiske selon les moments il place la barre sacrément haut, sa prise de voix comme la totalité de la production se distingue par sa puissance, ce qui ne gâte rien. Devil's Bridge étant un album assez catchy il profite d'autant plus de ce son accessible et clair qui fait aussi bien sonner les guitares rythmiques que les leads et les claviers, avec une mention spéciale au piano.
The Prowlers comporte en effet un claviériste dans ses rangs, et au vu de l'orientation clairement "true metal" de l'ensemble on aurait pu s'attendre à des arrangements symphoniques. Que nenni, ceux-ci ne sont présents que dans quelques intros. Le clavier double par contre souvent les riffs pour les renforcer ou assure parfois carrément la rythmique, et la recherche musicale est toujours préférée à la démonstration. Il sait se faire discret en simples nappes avant de partir dans des duels avec la guitare qui évoquent d'ailleurs bien plus Dream Theater que Children Of Bodom ou Stratovarius dans l'esprit et le son.
Le groupe est bien loin du niveau de Portnoy & Co. mais la part de metal progressif dans leur musique est indéniable. Les compos gagnent de ce fait en profondeur et en complexité : "Last Gaze" est une chanson de sept minutes particulièrement efficace et bien pensée. Le côté catchy des parties inspirées Maiden se marie très bien avec les recherches d'ambiances et de rythmes plus complexes, et la performance vocale de Fabio Minchillo confine à l'impressionnant. "Fused" marie avec brio les feelings de Metallica, Helloween et Dream Theater, alors que le groupe sait aussi recentrer le propos et proposer un titre direct et rentre-dedans comme "Imagination Game".
Les tentatives de fusionner power/speed et prog semblent fleurir ces temps-ci : après Exawatt et son Time Frames un peu bancal arrivent donc The Prowlers, à qui l'exercice réussit bien mieux et qui signent avec Devil's Bridge une belle carte de visite. Le groupe n'est limité que par ses influences encore un peu trop présentes, ce qui est le plus grand écueil à éviter dans ce style. Mais sa mixture est diablement accrocheuse et travaillée, et le groupe est à l'image de son chanteur dont la voix hors normes manque parfois un peu d'inspiration au détour d'une ligne de chant : potentiel plus qu'impressionnant, il ne reste qu'à affiner un peu le tir pour que le résultat soit énorme.