CHRONIQUE PAR ...
Alexis KV
Cette chronique a été importée depuis metal-immortel
Sa note :
12/20
LINE UP
-Tony Martin
(chant+basse+batterie)
-Geoff Nicholls
(claviers)
-Joe Harford
(guitare)
TRACKLIST
1)Raising Hell
2)Bitter Sweet
3)Faith in Madness
4)I'm Gonna Live Forever
5)Scream
6)Surely Love is Dead
7)The Kids of Today (Don't Understand The Blues)
8)Wherever you Go
9)Field of Lies
DISCOGRAPHIE
En attendant qu'Ozzy Osbourne, autoproclamé «prince des ténèbres», daigne bien laisser de côté ses émissions de télé-réalité pour enregistrer un nouvel album de Black Sabbath, les anciens membres de la formation légendaire ne chôment pas et enregistrent chacun de leur côté des albums solo, histoire de tuer le temps. Ainsi Geezer a démontré une fois de plus sa capacité à écrire des morceaux en phase avec son temps, tandis qu'Iommi nous a gratifiés d'un peu de hard rock des familles en compagnie de Glenn Hughes. Tony Martin, dernier chanteur du Sab' avant le retour d'Ozzy – c'est-à-dire entre 1987 et 1995 –, avait de son côté presque disparu du paysage musical. Le voilà donc qui tente un retour inattendu sur le devant de la scène avec un album qui fleure la nostalgie mais qui réserve quand même quelques bonnes surprises…
En entendant le premier titre de la galette, "Raising Hell", on a presque envie de crier au scandale, tellement certains éléments – la mélodie vocale en premier lieu – évoquent le Black Sabbath des années 80-90. Tony pousse même le bouchon jusqu'à s'essayer à un peu de nécromancie sur ce morceau, en utilisant des bandes enregistrées par feu Cozy Powell lors de répétitions, alors que le morceau n'était qu'à l'état d'ébauche. Il faut dire que le résultat est plutôt convaincant, et la partie de batterie ne dénote pas par rapport au reste de l'album où c'est Tony lui-même qui tient les baguettes. Pour les autres instruments, on reste en famille, avec Joe le fils cadet de Tony à la guitare et Geoff Nicholls – de Black Sabbath – aux claviers. Le talent de Geoff ainsi que ses capacités instrumentales ne sont plus à démontrer, mais on regrettera les sonorités parfois cheap auxquels il a recours (même si c'est un peu le genre qui impose ça). Le petit dernier de la famille Martin s'en sort très bien de son côté, et même si les parties de guitare sont loin d'être innovantes il maîtrise on instrument.
Côté compositions, une qualité indéniable de cet album est qu'il arrive à proposer des ambiances assez variées pour éviter les bâillements décroche-mâchoires. "Raising Hell", "I'm Gonna Live Forever" et "Scream" donnent dans le hard rock mid-tempo accrocheur, et même si la réussite dans ce domaine n'est pas totale sur les deux premiers titres à cause de mélodies un peu trop clichées, le titre éponyme bénéficie d'un riff principal très puissant ainsi que d'un solo de violon inattendu et jouissif. "Surely Love Is Dead" et "The Kids Of Today" sont à peu près dans la même veine, avec une ambiance plus mélancolique pour le premier, et un côté plus pêchu pour le deuxième, agrémenté de paroles un brin réac'. "Bitter Sweet" – titre à la construction quasi-exemplaire –, "Faith In Madness" et "Field Of Lies" alternent quant à eux parties lentes et très heavy avec des accélérations dans un style très "sabbathesque".
Le seul véritable plantage de l'album, c'est l'insipide ballade "Wherever You Go", que même le chant par ailleurs inspiré de Tony n'arrive pas à sauver d'une platitude à tous les niveaux. Nonobstant ce titre très dispensable, le chanteur prouve que ses dix années d'absence n'ont en rien amenuisé son talent, même si certaines mauvaises langues peuvent continuer à voir en lui un «Ronnie James Dio du pauvre», cette étiquette serait bien réductrice. Donc si vous aimez les timbres bien rock et que vous n'êtes pas de ceux qui recherchent la révolution musicale à chaque morceau, cet album, malgré ses quelques petites faiblesses, devrait vous combler.