CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
12/20
LINE UP
-Keijo Niinimaa (G)
(chant)
-Mika Aalto (Q)
(guitare)
-Kristian Toivainen
(basse)
-Sami Latva
(batterie)
TRACKLIST
1) Alone
2) Superior
3) Self
4) Choose
5) Hollow
6) Ritual
7) Green
8) Machinery
9) Power
10) Plan
11) Declare
12) Addict
13) Exploit
14) Terrified
15) Scared
16) Doomed
DISCOGRAPHIE
C’est l’histoire d’un groupe de grind sur le pont. Un groupe de grind normal, bourrin quoi. Il est sur le pont depuis quelques temps déjà, il a balayé un certain nombre de cages à miel par vociférations et sulfateuses successives et il s’est fait un nom vous voyez. Il regarde au loin. Rotten Sound a fait son petit bonhomme de chemin. Et alors le groupe se penche sur son passé et il se dit « On en a fait du chemin, on a notre style à nous maintenant ». Ben vous savez quoi ? Pas encore !
C’est une histoire connue que celle qui se présente ici. Rotten Sound est pourtant un vieux de la veille, mais il sonne contemporain, merci à une production assez sèche et précise (un peu brouillonne sur les aigus malgré tout). Toutefois, cela n’empêche pas nos joyeux Finlandais de sonner bien comme des Blockheads de chez nous ou forcément un peu comme la référence anglaise Napalm Death. 18 ans que les voilà sur les routes à composer des albums et ils ont réussi à percer pour se faire une place au soleil. Car oui Rotten Sound est un nom de la scène grind maintenant. Et à défaut de sonner unique, le groupe a une hargne propre au genre mais du genre tenace et permanente. Il faut le leur reconnaître, les Rotten Sound sont toujours aussi énervés alors qu’ils ont désormais la majorité dans un paquet de pays dans le monde, jolie performance qui rend plus admirable encore leur parcours. Ah, je ne vous ai pas dit ? Bien sûr ça blaste dans tous les coins sans dépasser les 2 minutes 30.
Leur musique est elle plus passe-partout, s’entend bien dans un sens grindcore du terme. Ne vous amusez pas à passer ce Cursed comme musique de fond lors d’un dîner mondain, vous risqueriez de faire fuir les crevettes garnissant votre assiette, sans compter les réactions horrifiées de vos hôtes d’un soir. Ah, c’est un compliment ça pour un album de grindcore. Vous notez d’ailleurs avec perspicacité l’utilisation du suffixe « core ». Car oui, ici on parle plus de grindcore et non de grind/death. C’est probablement beaucoup trop subtil pour quiconque pour qui grind = bruit, mais sachez amateurs du genre que l’affaire est réglée entre punks ici. Ces gars-là penchent du côté punk du genre, un peu comme Napalm Death justement, et il vient à l’esprit de votre malheureux chroniqueur égaré dans ses pensées qu’il s’agit de la « meilleure » frange du grind, celle la plus excitante car plus authentique. Énergie, hargne, dureté au mal, vous retrouverez tout ceci. Des touches metal death se logent dans la musique évidemment, par certains riffs plus gras que nerveux.
Cela suffit-il à faire un bon album de grindcore ? Soyons francs, oui. On ne cherche pas à réfléchir 10km quand on écoute du grind, on veut simplement hurler notre dégoût de la société et tabasser à grands coups de burin le crâne pestiférant du capitalisme. Avec un peu de bol, on peut choper une amourette de zombie. Bref, vous trouverez un peu de tout ça dans cet album, signe qu’il atteint son but. Par contre, n’espérez pas voler trop haut des pâquerettes, ce n’est ni le but, ni l’endroit.