Ah! La grande Arverne, le royaume de guerriers prêts à tout pour défendre la terre pure. La France quoi! Oui, les paroles de Gergovia sont très régionalistes, voire extrêmement régionalistes, pour ne pas dire nationalistes tendance extrême. Lord Necron ne s’en cache pas. A chacun appartient le droit d’apprécier ou non ce purisme gaulois, pour rester en ces termes. Gergovia crache pour la première fois son black metal underground avec Déclaration De Guerre, offrant sept titres pour trois quarts d’heure de musique sale et directe où le travail harmonique reste tout de même largement tangible. En quête de gloire, de recherche des terres de ses anciens, Gergovia reste très sombre. Respectant les règles du black metal sous sa forme la plus simple et expressive, les titres offrent une musique à la fois violente et rapide comme plus lancinante, dans un registre très black/doom qui n’envie rien à Nehemah.
La recherche d’expressivité musicale se retrouve surtout dans les harmoniques et mélodies de guitares, placées en rideaux derrière un chant haineux et une batterie tour à tour ultra rapide et mid tempo. Outre Nehemah, influence très claire, on trouvera quelques touches du black lancinant de Forgotten Tomb, dans la construction des riffs comme dans les sentiments nostalgiques qui s’en dégagent. Pour être plus concret, le titre Possession vaut son pesant d’or et reste pour moi celui qui représente le mieux ce que Gergovia sait offrir. Très arpégique et lancinant, le refrain de guitare principal reste un délice de metal sombre et écrasant. La lourdeur nostalgique exprimée est accentuée par l’utilisation d’un vieux clavier au son crade, en retrait. Le titre Possession fait aussi appel de manière subtile mais utile aux claviers, un peu comme Satyricon et surtout Unpure.
Ce titre est d’ailleurs le plus inspiré par le groupe culte précédemment cité, dès les premières notes, assez thrash/black… Le titre "Instinct De Survie" est selon moi le plus nuancé et regroupe ce que l’on trouve sur les autres titres. C’est aussi le plus guerrier et engagé niveau paroles (en français), quoique cela reste très sensible, vu l’énormité de certains arguments, faisant penser à l’expression d’un jeune lycéen rebelle qui ferait bien de grandir un peu. Mais bon… Chacun s’exprime et je ne suis pas contre (juste éviter les fautes d’orthographe). Gergovia ne veut pas impressionner par un black metal sans concession, mais plutôt par sa capacité à dégager une atmosphère à la fois sombre, haineuse et guerrière. Le titre éponyme va dans ce sens et clos l’album avec une impression de vengeance inassouvie. Les riffs sont lents, la batterie rapide, le refrain entraînant, le chant bien réparti…un bon titre, quoi.
Pour finir, j’aimerais juste faire remarquer que la qualité de son de cet album est loin d’être bonne, ou tout du moins respecte à la lettre le brouillon respectable des productions underground, surtout au niveau du chant, trop peu agressif, et du mix général un poil trop lissé. Il faut donc se concentrer savamment sur l’écoute et ne pas se laisser refroidir par la production.