CHRONIQUE PAR ...
Althor
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
17/20
LINE UP
-Pekka Kokko
(chant)
-Antti Kokko
(guitare)
-Timo Lehtinen
(basse)
-Marco Sneck
(claviers)
-Janne Kusmin
(batterie)
TRACKLIST
1)Rust Never Sleeps
2)One of Fail
3)Bullets Are Blind
4)Swampwar
5)Better Not to Tell
6)Hook the Monster
7)Godeye
8)12 Gauge
9)Sacramentum
10) Cold Sweat (Thin Lizzy's cover)
DISCOGRAPHIE
En ce premier trimestre 2010, Kalmah revient avec son 6ème opus. Et le moins que l'on puisse dire c'est que les frères Kokko et leurs acolytes sont en forme. Leur précédent effort, For The Revolution avait déjà marqué les esprits par sa solidité et son homogénéité. Leur son propre semble avoir été trouvé et plus personne n'oserait la comparaison avec un certain Children Of Bodom. Le titre de l'album, "12 Gauge", fait référence à une carabine, un modèle de type shotgun (une gauge étant le diamètre du canon de l'arme), utilisé notamment par les chasseurs... le ton est donné. Les Finlandais ne sont pas là pour faire de la figuration. Nous allons voir ce qu'il en est réellement.
L'album démarre en douceur sur les guitares acoustiques de "Rust Never Sleeps", mais quelques secondes plus tard on est vite en prise avec le son si tranchant désormais propre au groupe. En effet on est dans la lignée directe d'un For The Revolution. On retrouve le chant growlé de Pekka Kokko, la guitare incisive d'Antti Kokko que ce soit dans ses soli ou dans ses lead ; et les claviers de Marco Sneck toujours prompts aux envolés majestueuses. La section rythmique n'est pas en reste, elle est toujours aussi solide. C'est aussi ça la magie du groupe, la complémentarité parfaite entre les deux frères (à la composition des titres également), l'un à la rythmique, l'autre aux lead, qui permet aux autres membres du groupe d'exprimer tout leur talent, le tout dans une cohérence édifiante.
Et pendant 46 minutes ça n'arrête pas de poutrer, notre cerveau en prend de tous les côtés et va vite en redemander. Des riffs majestueux, des soli aussi véloces que mélodiques, le tout sous une enveloppe de nappes de claviers très présente. C'est d'ailleurs un trait marquant de cet album, l'intervention des claviers apporte une dimension symphonique à ce death métal. Les titres s'enchainent rapidement, sans qu'aucun ne semble mauvais. On peut néanmoins citer le trio "Godeye" - "12 Gauge" - "Sacramentum" qui est sans doute le meilleur moment de l'album. "Godeye" avec son riff et son break s'incrustent profondément dans votre mémoire pour ne plus la quitter. Le titre éponyme démarre sur une autre intro aux sonorités acoustiques pour ensuite tout détruire sur son passage avec un refrain ravageur. "Sacramentum", certainement le moment le plus tragique, le plus grave, illustre le mieux le côté symphonique, et émotionnel d'ailleurs, du groupe. L'album se termine par la reprise du titre "Cold Sweat" de Thin Lizzy, le groupe se fait plaisir mais le ton reste en accord avec le reste de l'album.
Vous l'aurez compris, c'est un sans faute que nous ont servi ces diables de Finlandais. Kalmah fait ce qu'il sait faire le mieux désormais, du death mélodique aux accents symphoniques. Ce n'est certes pas ce qui va révolutionner le genre mais cela reste rudement efficace. C'est ce qui est d'ailleurs reprochable au groupe : la prise de risque est minimale. Mais qu'en est-il de la concurrence dans ce domaine ? Pas grand chose à vrai dire, Kalmah est le meilleur dans son créneau, et on peut compter sur eux pour continuer à nous emmener errer dans leurs majestueux marais.