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CHRONIQUE PAR ...

85
JC
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 16/20

LINE UP

-Jaz Coleman
(chant)

-Geordie
(guitare)

-Youth 
(basse)

-Paul Ferguson
(batterie)

TRACKLIST

1)Absolute Dissent
2)The Great Cull
3)Fresh Fever from the Sky
4)In Excelsis
5)European Super State
6)This World Hell
7)Endgame
8)The Raven King
9)Honour the Fire
10)Depthcharge
11)Here Comes the Singularity
12)Ghosts of Ladbroke Grove


DISCOGRAPHIE

Absolute Dissent (2010)
MMXII (2012)

Killing Joke - Absolute Dissent
(2010) - post rock Post Punk/New Wave/Indus/Dub/Metal - Label : Spinefarm



S'il est bien connu que du chaos nait l'ordre, il est un peu moins répandu que de ce même chaos fut engendré l'une des créatures les plus remarquables du paysage musical. Surgissant des débris naissants de notre monde, Killing Joke y a très vite trouvé sa source d'alimentation principale. Sauf que, les débris ne semblent pas avoir bon goût. Pour preuve, cela fait trente ans que la bande de Jaz Coleman régurgite et répand sur la surface terrestre cette infâme nourriture sous forme de sombres mises en garde. 2010 aura marqué le retour des britanniques sous leur formation d'origine et inutile de préciser que toute précaution est à prendre avant l'écoute de cet album qui pourrait bien être un nouvel avènement.

Qu'il soit sous sa forme indus, post-punk, new wave, tribal, métal ou dub le combo n'a cessé de se développer, au plaisir où à la déception de ses fans. Dur en effet d'adhérer aux nombreuses directions sonores prises par le groupe depuis 1978. C'est d'ailleurs là que bon nombre d'auditeurs risquent d'être surpris. Car oui, surprenant, cet album l'est. L'origine de cela? Sa variété. Jamais le groupe n'aura délivré un tel mélange des genres dans un de ses albums qui pourrait ici faire guise de rétrospective. Et quelle rétrospective mes amis! Le fait de ne pas être face à un album innovateur n'y change rien, on reste loin d'un vulgaire « copier-coller ». Vous l'aurez compris: ouverture d'esprit requise. Pour cette raison, une seule écoute de la galette n'est pas suffisante pour se donner le recul nécessaire à une critique. Nous sommes comme divisés. D'un côté, on est tout en émoi face à la qualité de certains titres qui auront su nous conquérir dès les premières secondes. De l'autre, on est un peu perdu face à cette « anarchie » d'influences qui composent l'album. Où est la ligne directrice dans tout cela? La diversité deviendrait-elle ici un bémol à l'album?

On en doute, et pour s'en assurer on repart pour un deuxième tour. C'est là que tout commence à prendre forme. Les choses semblent peu à peu devenir évidentes et on commence à regretter d'avoir osé émettre le moindre petit doute quelques minutes auparavant. Bien sur que la ligne directrice est là, elle est d'ailleurs la même depuis trente ans: c'est la colère ! Car oui, la bande semble bien remontée face à la tournure que prennent les évènements de notre monde. Cette rage prend ici forme de la manière la plus rudimentaire qui soit et il n'y a qu'à tendre l'oreille pour se rendre compte que l'équipe est en grande forme. Une colère toujours bien présente donc, mais qui sonne différemment que sur les deux précédents albums. D'ailleurs, autant le dire tout de suite (et les plus perspicaces l'auront sans doute deviné) les fans du « métal-indus » de Killing Joke version 2003, de Hosannas From The Basements Of Hell où même de Pandemonium y trouveront (un peu) moins leur compte. Les excellents titres que sont "Depthcharge" et son intro indus rappelant la saveur 2003; le massif et hurlé "This World Hell" dont le refrain nous aspire tout droit vers le centre de la Terre; l'énervé "Endgame" où encore l'hymne colossal et majestueux qu'est "The Great Cull" (mon Dieu la guitare sur ce morceau! Merci Geordie!) sauront néanmoins satisfaire toutes personnes en mal de sensations fortes.

Un son parfois plus proche de celui des débuts, illustré par le parfait exemple "Here Comes the Singularity" qui rappellera aux vieux de la vieille un certains tube nommé "Eighties" (mais si! Vous savez, ce morceau sur lequel Nirvana s'est légèrement inspiré pour "Come as You Are"!). Enfin comment ne pas faire éloge à deux pépites de la galette que sont l'aérien "European Super State" avec son côté un brin new-wave et... (oserais-je le dire?) électro-pop britannique! Ou même cette magnifique manière de clôturer l'album avec le dub sombre, envoutant et affirmé de "Ghosts of Ladbrock Grove". Bref, avec cet album K.J reste K.J et ce pour notre plus grand plaisir. La véritable surprise résidant principalement dans ce melting pot tout aussi surprenant que de qualité. Malgré quelques petites irrégularités dans les titres, aucun faux pas n'est à noter. Il y a le prodigieux, l'excellent et le bon, un peu à l'image de la carrière du groupe. Le tout mis en avant par un son froid et implacable. Le son de guitare à déjà été évoqué (rah ce Geordie!) mais nous pourrions aussi louer le chant de Sir Coleman, alternant avec son côté fulminant et envolé mais toujours aussi profond. La batterie et la basse sont quand à elles en parfaite harmonie afin d'appuyer la lourdeur de certaines compositions avec un jeu sans trop de fioritures mais d'une affligeante efficacité.

Au final le groupe ne se fait pas plus grand que ce qu'il est, il reste égal à lui même et c'est à mon sens déjà énorme, vu tout ce qu'il a su apporter au monde musical. Une chose est sûre, ce n'est pas à l'écoute de cet album que vous parviendrez à ranger Killing Joke dans un quelconque registre. Libre il l'est. Et certainement le restera-t-il. Un album à acheter les yeux fermés et les oreilles grandes ouvertes! Les vétérans ont encore beaucoup de choses à nous dire et à nous apprendre. Certains d'entre vous ont peut être pû assister à leur passage au Bataclan le 27 septembre dernier. En ce qui me concerne j'avais ma place et les circonstances ont voulu que ce soit un ami qui en ait profité. Je m'en bouffe encore les doigts (d'ailleurs j'ai attaqué l'os, et ça fait mal).



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