CHRONIQUE PAR ...
Kroboy
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11/20
LINE UP
-Tuomas Saukkonen
(guitare+chant)
-Lars Eikind
(basse+chant)
-Juho Räihä
(guitare)
-Atte Palokangas
(batterie)
TRACKLIST
1)The First Snow
2)Winter Within
3)Deathstar
4)Remembrance
5)Unbroken
6)Judgement
7)The Wake
8)Sanctuary
9)Butterfly Effect
10)Wraith
DISCOGRAPHIE
Before The Dawn, la suite ! Comme promis lors de la chronique de l'EP Decade Of Darkness, voici déjà le nouvel épisode des aventures de nos gais lurons finlandais. Cet EP, qui leur avait permis au passage de boucler leur contrat avec Stay Heavy, avait confirmé les bonnes dispositions dans lesquelles se trouve le groupe. Après un début de carrière un peu long au décollage, celui-ci semble monter en puissance depuis The Ghost. Deathstar Rising va-t-il s'inscrire dans la tendance ?
On pourrait le croire au vu du début de l'album, particulièrement réussi. Avec "First Snow", Before The Dawn nous offre une sublime intro acoustique à deux guitares, avant d'enchaîner sur "Winter Within" et sa mélodie entraînante. Le growl de Tuomas Saukkonen tient la route même s'il reste à bonne distance des cadors du genre, mais le principal atout de ce titre demeure la voix envoûtante de Lars Eikind, qui brille de mille feux sur le refrain. La recette est reconduite sur "Deathstar Rising", et là encore ça fait mouche : le couplet heavy est sympa et fait l'effet d'une bonne préparation avant l'arrivée d'un refrain énergique tout bonnement imparable, qui s'appuie sur une mélodie vocale catchy. Mais les ficelles sont un peu grosses et la formule magique montre rapidement des signes d'essoufflement. L'alternance growl sur le couplet / voix claire sur le refrain (ou inversement sur "Judgement") est ultra-prévisible, et dès que le groupe perd un peu la main au niveau des refrains, le niveau général s'en ressent.
Ainsi, on a l'impression que Before The Dawn est comme obnubilé par le résultat pleinement satisfait de "Deathstar Rising" et cherche à tout prix à rééditer sa performance. "Unbroken" est le premier ersatz, mais le résultat est juste convenable du fait d'un refrain assez moyen. Nouvelle tentative un peu plus tard avec "Butterfly Effect", et là c'est carrément le plantage : on peut certes relever un léger changement sur le couplet qui sonne presque thrash, mais le refrain est d'une platitude à pleurer. Dans les deux cas, il y a bien la présence de solos très bien écrits, mais ça ne reste qu'un simple lot de consolation alors que cela aurait dû être la cerise sur le gâteau. De même, à force de jouer la carte de la sécurité, Before The Dawn en arrive à nous proposer des morceaux complètement impersonnels et sans le moindre charme, comme "Judgement" qui sonne de façon très convenue pour le genre. Idem pour "Sanctuary" qui, passé une intro originale avec un solo de batterie presque jazzy, retombe rapidement dans le train-train habituel.
C'est très regrettable, car lorsque Before The Dawn se décide enfin à sortir des sentiers battus, le résultat est vraiment probant, comme sur "The Wake". Au lieu de la sempiternelle alternance au chant, c'est Tuomas Saukkonen qui s'en charge à la fois sur le couplet death, lourd et sombre, et sur le refrain heavy épique. Pas de solo ensuite, mais place à une succession de plans transitoires qui servent à faire monter la sauce. Une fois que tout a bien mijoté, c'est le moment pour Lars Eikind de claquer la ligne de chant qui tue, en tout juste deux phrases. "Wreith" n'est peut-être pas tout à fait au même niveau, mais on préfère voir les Finlandais oser se frotter au melodeath made in Göteborg, même si l'élève est encore loin des maîtres, plutôt que de proposer le même morceau pour la quinzième fois. D'autant que le final de ce morceau s'avère très réussi avec une savante superposition de lignes de chant et de guitares pour un rendu mélancolique, avant de s'achever par quelques notes de guitare acoustique, comme pour boucler la boucle.
Petit coup d'arrêt pour Before The Dawn avec cet album en demi-teinte. Deathstar Rising n'est pas un mauvais album à proprement parler, mais les Finlandais ont écrit davantage avec la tête qu'avec le cœur, d'où un cruel manque de prise de risques. Sorti d'une poignée de bons titres, cet album assez scolaire ne risque pas de bouleverser la hiérarchie du metal gothique. Dommage, car le début de l'album était des plus prometteurs. Quitte à proposer un album moyen, la prochaine fois, autant y mettre un peu de personnalité…