CHRONIQUE PAR ...
Oni²
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13.5/20
LINE UP
-Andy Wardle
(chant)
-Steve Brown
(guitare)
-Kristan Dawson
(guitare)
-Chris Ball
(basse)
-Dan Wilding
(batterie)
TRACKLIST
1)Unaltered
2)The Path
3)Earthbound
4)13th Morning
5)New Perspective
6)Clones
7)Revelation
8)Our Return
9)Unite Us
10)You Are Nothing to Me
11)Without Heart
DISCOGRAPHIE
Signés chez la très extrême écurie Earache, The Soulless (connu autrefois sous le nom d’Ignominious Incarceration, on comprend qu’ils aient préféré le changer) associe les éléments musicaux qui marchent, ou plutôt qui ont marché au cours de la dernière décennie et ont poussé des milliers de jeunes vers notre musique. Une démarche facile, mais qui ne saurait justifier de condamner le groupe sous ce seul prétexte.
C’est vraiment la toute première fois que je me retrouve à faire un tel constat, mais ce Isolated rappelle trait pour trait un autre album : Constellations d’August Burns Red, sorti en 2009. Cette autre formation, bien qu’étant d’origine géographique différente, pratique exactement le même style musical, avec les mêmes gimmicks, les même faiblesses (toujours en quête de personnalité) les mêmes forces et même une production identique. Écoutez donc les 2 albums à la suite (ou mélangez aléatoirement les pistes des deux disques), sans regarder les pochettes, cela va de soi. Je vous mets alors au défi de reconnaître à quel moment commence le second CD ou de différencier duquel il s’agit. Rythmiques tagada tagada, breakdowns à se casser le cou, lead guitares très communes même si elles font de l’effet, la voix hardcore de rigueur (et au moins on échappe aux sirupeuses mélodies chantées par un ado à mèche) quelques emprunts aux registres les plus ivol (blast-beats, grunts profonds venus du death etc.) … Ajoutez à cela 2 instrumentales mélancoliques que n’aurait pas reniées Killswitch Engage et vous tenez un pur produit de la formule entendue et rabâchée depuis des années, mais qui fait vendre.
Les zicos de The Soulless sont très forts, techniquement en tout cas, y a rien à redire. S’ils ont été éduqués au son du metal moderne ces 5 ou 6 dernières années (voir ces 20 dernières années, puisqu’on ne le dira jamais assez, At The Gates, In Flames et leurs pairs ont laissé un sacré héritage aux générations qui ont suivi), ils ont parfaitement retenu leurs leçons. Et on doit leur reconnaître une certaine volonté de ne jamais laisser souffler l’auditeur (ou presque, voir les deux interludes), l’enchaînement de plans sur “Unite Us”, “The Path” ou “Clones” par exemple (tiens tiens, les trois meilleurs titres d’ailleurs) sont extrêmement soutenus. Ils ne manquent pas d’inspiration (joli final planant sur “Unite Us”), surtout en matière de riffs et n’oublient jamais de caser un passage entêtant dès que l’ennui pointe le bout son nez. L’ouvreur, par exemple “Unaltered” est sauvé par ces mélodies de guitare entêtantes arrivées juste à temps, sans quoi ça aurait fait un banal single metalcore comme on en voit fleurir partout. Ce qui reste quand même assez maigre. Ils devraient songer à injecter un vrai « plus » qui les distinguerait de la masse de musique à djeunz. Parce que là, vous voyez, en étant mauvaise langue, on pourrait dire qu’ils ont bien mérité leur nom (« sans âme »).
Isolated est un album fast-food, pas dégueu, mais vite oublié et pourtant les bonnes idées ne manquent vraiment pas. Reste que le manque flagrant de personnalité ne joue pas en leur faveur. Il fera un bon substitut à Unearth pour les fans de metal contemporain façon « parpaing dans la tronche », mais risque d’être très vite délaissé sitôt les rois du genre de retour sur scène. Ces petits gars méritent qu’on leur laisse le bénéfice du doute, mais prudence, au prochain coup, on sera en droit d’être infiniment moins indulgent.