CHRONIQUE PAR ...
JC
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
13/20
LINE UP
-Maelstrom
(chant)
-Makko
(guitare)
-Morgan
(basse)
-Hrafn
(batterie)
TRACKLIST
1)Circle of Abomination
2)Weaving Death
3)The Other Hell
4)Morning Czar Shineth
5)Ironwood
6)Sword and Flame
7)Wolfs Pallid Sister
18)Ramsvart
19)Unto Dying Eyes
10)Black Mark
11)Coming Forth by Night
12)Dawn of Flesh
DISCOGRAPHIE
Vous avez remarqué? Aujourd'hui, Dame Musique n'est qu'une bâtarde. Fini de dire qu'on écoute du hip-hop, du métal ou du jazz, non monsieur. Maintenant nos oreilles sont bercées (ou violées, ça dépend) par « de l'acid jazz-oriental », « du hip-hop expérimento-industriel », de la « dancing electro funky » ou encore du « rock'n'punk blues » avec une touche « d'ethno zouk ». Bon d'accord, c'est un peu exagéré (même si cela fait plusieurs années qu'on nous emmerde avec ces mélanges). Mais cessons de jouer les renfrognés; parfois cette boulimie de mixtures sonores peut se révéler intéressante. La preuve en est avec Death Wolf qui, vous l'aurez compris, n'échappe pas à la règle.
Prenez ici du Punk-Hardcore, associez-le à du Death, puis, saupoudrez le tout un zeste de Doom (?) afin d'obtenir des phases bien sombres et ambiantes (ah oui, et le petit côté black aussi). Tout un programme certes, mais plutôt bien mené. Les Suédois, anciens Devils Whorehouse, nous livrent ici un album sombre, froid, sauvage et sans concession qui nous fait immerger dans les méandres d'un univers nocturne et lunaire. Toutes les influences citées plus haut ne semblent être qu'au service de musiciens qui souhaitent nous en montrer les multiples facettes. Car oui, des facettes, il y en a beaucoup plus qu'on le pense. Dur à imaginer quand les premières notes « in your face » de "Circle of Abomination" nous jaillissent à la tronche. Les compositions « lapidaires » comme "Black Mark" ou "Down of Flesh" (moins d'une minute trente) assènent à nos tympans une parfaite alliance de D-beats martelés, de riffs tranchants, d'un chant rageur et de la basse la plus dégueulasse du moment (dans le bon sens du terme, avec "Down of Flesh"). Une décharge sanguine dégagée par une énergie bestiale en somme...
Le canidé sait cependant ranger griffes et crocs pour calmer sa course, se rendant ainsi moins agressif mais pas moins menaçant. Son pas rôdeur nous emmène dans le fin fond des bois nordiques enneigés ou des « Lands » désertés par l'homme où il semble s'isoler avec ses congénères hurleurs ("Morning Czar Shineth"). Ce temps pris ici, afin d'offrir des compositions plus profondes, longues et atmosphériques, pourrait être l'une des forces du combo Suédois (oui, « pourrait »...). Outre le morceau cité précédemment, des titres comme "Unto Dying Eyes", avec ses chœurs et ses nappes de guitares, contribuent à dresser l'esthétique visuelle du groupe. En effet, même si l'enchainement des titres et des genres peut déstabiliser et que la carte « longues compos » se révèle parfois moyennement convaincante ("Coming Forthy Night", "Wolfs Pallid Sister"); l'univers proposé attire par sa singularité. On assiste un peu à un bal des horreurs. Nul doute que si Sir Dracula avait eu un groupe préféré, ça aurait été Death Wolf. Ah oui, c'est vrai, les loups et les vampires ne se côtoient pas. Dommage, ça aurait pu être une sacrée fête...
Au final, l'album proposé par les Suédois sous leur nouveau nom est convaincant malgré quelques irrégularités entre certains titres. Mais ne boudons pas notre plaisir. Les amateurs de Devils Whorehouse devraient trouver leur compte avec cette galette qui reste plutôt fidèle aux productions passées. Les nombreux registres traités et mélangés dans le chaudron sauront-ils satisfaire tous les publics ? Faut voir... À écouter les esgourdes grandes ouvertes les soirs de pleine lune après que la cloche de l'église a sonné ses douze coups.