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CHRONIQUE PAR ...

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Fealakwen
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 4/20

LINE UP

-Josh Greene
(chant)

-Taylor Robinson
(guitare)

-Thunderfuck
(basse)

-Nick Parks
(batterie)


TRACKLIST

1)Burning the Unspoken Gospel
2)Cult Malevolence
3)Ivory Shavings of the Tools Unknown
4)Black Wool
5)Watch as They Worship, Yet Be Silent
6)Slowly Fucked and Force Fed
7)A Howling Wind
8)Human All Too Human
9)Bound and Bent
10)Toothless and Yawning
11)Tower of Meth

DISCOGRAPHIE


Elitist - Fear in a Handful of Dust
(2011) - death metal Death, Sludge, Black - Label : Season Of Mist



La vie d'un chroniqueur peut parfois comporter bien des épreuves, de nature à vous faire regretter d'avoir embrassé cette voie. Souffrance auditive et agression orale, voilà des chefs d'inculpation qu'on devrait retrouver auprès du tribunal de la Sacem. Ainsi, j'ai été il y a peu victime de la criminalité ambiante, objet d'un viol cochléaire commis avec violence. Honteux, j'allais garder le silence, mais le contexte actuel m'ayant libéré (au contraire d'un autre quidam), j'ose porter plainte. Chronique de presse d'un procès mémorable et malsain.

L'auteur du crime ? Un groupe obscur et méconnu, dont le casier judiciaire n'affichait pour le moment qu'un EP hargneux, orné d'une pochette aussi moche que l'actuelle. Originaire des States notera le procureur, précisant en passant qu'il s'agit du pays leader sur le marché des serial killers pervertis. À la défense de notre client, la cour notera une possible paternité avec Agalloch, lui aussi issu de l'Oregon. Hélas, le petit aura mal tourné, versant vers cette scène aux influences néfastes qu'est le grand bazar Death Brutal qui pullule Outre-Atlantique. Bref, passons aux pièces à conviction du dossier. Le sordide commence dès l'entame, avec "Burning the Unspoken Gospel" (si vous le dites). Arrive de suite un supplice qui ne vous quittera pas : cette guitare qu'on abuse dans un coin sombre, en lui tripotant le bas du manche et le vibrato. Résultat glorieux, avec cette soupe de distorsion aléatoire, qui fait le va-et-vient sans qu'on sache trop pourquoi. Et c'est pareil pour tout. Le batteur viendra de temps en temps vous mettre quelques coups dans le bas ventre à la double survoltée, pour ensuite s'en aller totalement, peut-être pour aller laver le sang qui lui coule des baguettes. C'est ainsi toute la dernière piste qu'on subira avec des toms en RTT. Pas grave, les autres compensent. À moins qu'ils soient eux aussi partis un moment en laissant leurs instruments aux gamins. C'est du moins la seule explication rationnelle qu'auront trouvé les experts face aux larsens en intro de "Black Wool", en final sur "Bound and Bent", et tout du long de "Tower of Meth". Car ces gens là savent y faire dans le registre de la torture des micros, rien à redire sur ce point.

Remarquons que la production n'est pas en reste, avec des sauts de piste comme au bon vieux temps des baladeurs CD. Sauf que le promo est dématérialisé. Qui, par Belzébuth, à part un masochiste de Seattle, est prêt à payer pour écouter le néant de "Watch as They Worship, Yet Be Silent", ou le vomi putréfié régurgité à longueur des cris névrosés de ces grands cinglés ? Les assassins revendiquent leurs méfaits de toute façon, sur "Slowly Fucked and Force Fed". Je vous laisse traduire, la ligne éditoriale de la maison est très stricte sur les grossièretés. Vous en voulez encore ? "Toothless and Yawning", "Bound and Bent", Prout Pipi Caca. Les psychologues avancent comme explication un manque d'empathie pour les malades de la société, qui refuserait de comprendre leur art primitif. Du tout. Le Death Gore peut être excellent. Mais comparer Six Feet Under ou Cannibal Corpse à ce rebut serait insultant. Rien à sauver. Cependant, le Barreau s'entête. « Et le chant, les textes, Excellence !» Très mauvaise ligne de défense ; Grint, Growl, Grunt ? Géhenne. Finalement, heureusement que l'ensemble a été enregistré avec des résidus de décharge, les changements d'octave impromptus d'un vocaliste sans technique sont ainsi moins perceptibles. En se faisant l'avocat du diable, on trouvera une circonstance atténuante au gang : là où le supplice aurait pu traîner toute la durée d'un format CD, les bourreaux laissent derrière eux les tympans sanglants de leur victime après une demi-heure. Soit quarante tours de trotteuse épargnés. Après la pesée au kilo, c'est une remise de peine de quatre points que le jury, décidément bien clément, leur accorde.

La délibération s'achève. L'avocat général, un sourire aux lèvres, édicte la peine prononcée. Cours de Solfège, rééducation des cordes vocales, prohibition de la vente d'amplis pour les coupables. Season of Mist, leur label, sera gracié pour cette fois, au nom de tous les vrais groupes qui ont pu signer chez eux. Les condamnés quittent leur box, la tête basse. Espérons qu'ils ne feront pas appel lors d'un prochain gargouillis sur galette.



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