CHRONIQUE PAR ...
TheDecline01
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
16.5/20
LINE UP
-Tom Hagen
(chant+basse)
-Vergrimm
(guitare+claviers)
-Endre Bjotveit
(batterie)
TRACKLIST
1)Ars Manifestia
2) Forbannet Vaere Jorden Jeg Gar Pa
3) Stupet
4) Svartedal
5) Min Lekam Er Meg Blott En Byrde
6) Vettenetter
DISCOGRAPHIE
Kvist -
For Kunsten Maa Vi Evig Vike (réédition)
Sorti en catimini en 1996, Kvist se voit offrir une seconde chance par Peaceville en 2009, label fort en réédition en tous genres. Si ressortie il y a, c’est notamment grâce à la réputation solide de classique de l’underground (refrain connu). Plus original, il s’agit de black symphonique underground là où on pourrait logiquement s’attendre à quelque chose de trve cvlt. Vous me direz, Obtained Enslavement est un classique de l’underground dans le black symphonique, et ça ne l’empêche pas d’être un vrai classique. Mais Obtained Enslavement était quand même plus connu.
Cela n’est pas une tare en soi pour Kvist, mais il faut reconnaître que moins un groupe est connu, et plus culte il est et plus l’incertitude quantique liée à son état culte/inculte est grande. On entrera donc avec suspicion, mais ouvert à la bonne surprise. Cela commence très death avec un riff assez gras et surtout une basse qui claque aux oreilles immédiatement. Surprise ! Cela annonce la teneur à suivre de l’album qui est effectivement riche en basse. Le son général est à la hauteur du statut underground de l’album, sale et mal produit avec une batterie organique, pour ne pas dire en carton pour certains tympans sensibles. Fort heureusement, le black s’accommode merveilleusement de ce genre de détail. Moins le symphonique, mais ça passe.
On se laisse porter par ce son d’un autre temps, très typé années 90 (ce n’est pourtant pas si lointain !) et on remarque les connotations symphoniques du groupe par l’apparition des claviers, régulière, par nappes dans une optique plus Emperor ou Satyricon des débuts. Ils n’en restent pas moins un instrument à part entière. Et pas qu’un peu avec ses lignes idéalement placées en complément des riffs dynamiques et ultra black teintés de mélodies délectables. Certains passages sont presque dansants à l’image du poum tchac de "Forbannet Vaere Jorden Jeg Gar Pa" accompagné de claviers. D’autres bien plus épiques et poignants sur "Min Lekam Er Meg Blott En Byrde". Cet album de Kvist se transforme en vraie bonne surprise, d’autant plus surprenante en 2011 que les compositions restent formidablement modernes.
Les écoutes se succédant on en vient à un constat général évident, le niveau se tient sur tout l’album. Il n’y a pas vraiment de temps mort ou de chanson plus faible. On se retrouve toujours abreuvé en riff d’un black sensible grâce à un son merveilleusement crade, bien trop saturé dans ses aigus sur les guitares et ses graves pour le couple batterie/basse. On rêve éveillé d’entendre cette basse si librement laissée à son expression et puissamment mise en avant dans les moments opportuns. Le chant n’a rien de bien remarquable lui. Etouffé et sans coffre il n’est clairement pas la star de l’album. On s’en contrefout, le reste est bien à la hauteur. On deviendrait nostalgique des temps jadis à l’écoute de cet album.
Kvist frappe donc très fort pour ce qui demeure un album unique resté sans suite. C’est probablement pour le mieux vu que de tels débuts étaient difficilement transformables. On en garde la trace émue d’un album incroyablement baigné par les années 90 tant dans sa production que ses compositions, rempli d’un black metal d’une pureté perdue et étonnamment actuel. Achat hautement recommandé pour les amateurs.