CHRONIQUE PAR ...
Althor
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note :
11.5/20
LINE UP
-Annabell Klein
(chant)
-Christian Litzba
(chant)
-Kevin Klein
(guitare)
-Tim Schmidtke
(guitare)
-Andreas Ackermann
(basse)
-Frank Koppe
(batterie)
TRACKLIST
1)Hate Sweet Hate
2)Personal Decay
3)Brain Execution
4)War
5)Long Way Home
6)Last Chances
7)The Monkey in My Closet
8)Dirty Little Princess
9)Tomorrow Never Comes
DISCOGRAPHIE
Deadend In Venice ou encore une nouvelle formation de melodeath avec frontwoman, décidemment ça devient une configuration très utilisée. Autant être clair, il n’est vraiment pas aisé de percer dans un genre aussi richement fourni. Il est donc nécessaire dès le premier album de faire ses preuves, d’avoir suffisamment d’arguments pour survivre. Les Allemands n’ont pas le droit à l’erreur.
Aucune surprise, dès les premières secondes d’écoute on retrouve les éléments classiques du melodeath : les riffs typiques très mélodiques, les soli et la voix death. Cette voix extrême se trouve plus précisément à la frontière du death et du black. Si elle n’atteint pas les sommets du genre, elle remplit son office. Celle de la belle Annabell (à croire qu’un des critères pour être chanteuse dans un groupe de métal est d’être un minimum jolie) présente un timbre agréable. Mais de là à dire qu’elle est vraiment indispensable, non. Et c’est bien là le problème, le concept de la belle et la bête a été maintes et maintes fois retrouvé, du coup ça sonne vraiment comme déjà entendu et ça en devient lassant. Surtout, qu’on se rend assez vite compte, que rien ne permet de les différencier d’un énième clone type du genre. Des riffs à la sauce mélodeath, des gratteux techniques crachant des soli très agréables ("Hate Sweet Hate", "Last Chances") et le chant qui va avec, on en trouve à la pelle à tous les coins de rue (ça dépend quelle rue, me direz-vous). Dès lors, il est indispensable d’avoir un petit quelque chose afin de sortir de la masse, ce dont Deadend In Venice semble être malheureusement dépourvu.
Bon sur ce, on va essayer d’être moins rabat-joie et de discerner objectivement les qualités intrinsèques de cet album, s'il y en a. L'opener, "Hate Sweet Hate" donne la pêche et laisse augurer du bon pour la suite. Mais non, car ensuite rien de bien exceptionnel ne se fait entendre jusqu’au titre "Long Way Home". Un bon brûlot du genre même si le contraste des deux voix peut toujours énerver. Hormis cela, on touche à du très bon niveau composition, c’est ce genre de titre qui fait honneur au melodeath que nous aimons tant. Tout y est : intro accrocheuse, riff pêchu et solo soigné. Dommage que le reste ne soit pas à la hauteur. Excepté ce titre, difficile de vraiment différencier les autres. Cela dit, "Dirty Little Princess" sort un peu du contexte de l’album et ressemble fortement à ce que fait Theatre of Tragedy avec ce côté gothique plus prononcé et sans chant death. Bien que la chanson ait un petit côté niais, ça change tout simplement. La piste de clôture ne nous fera pas changer d’avis, ça manque d’inspiration tout ça. En marge de tout cela, la production est bien moderne et colle très bien au genre, inutile de vous dire que techniquement c’est agréable. Mais il manque l'étincelle qui aurait pu transcender cette offrande.
Du melodeath générique, voilà ce que nous sert ce groupe allemand tout juste naissant. La bonne volonté est là mais ça ne suffit pas quand tant de formations se ressemblent. Et diable, pourquoi systématiquement du chant féminin pour ce genre qui n’en requiert pas à la base ? La bonne nouvelle c'est que ça se laisse malgré tout apprécier tant les compositions sont directes et fluides. En revanche la faible durée totale ainsi que le manque de variation ne donneront pas une durée de vie exceptionnelle à cet album. Les aficionados du genre pourront toujours tenter le coup.