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CHRONIQUE PAR ...

17
Lucificum
Cette chronique a été mise en ligne le 01 juin 2021
Sa note : 14/20

LINE UP

-Naas Alcameth
(chant+guitare+basse)

-Nox Corvus
(basse+guitare+batterie+chant)

sur certains morceaux :

-Ophis
(chant+guitare+basse)

-Valfor
(batterie)

TRACKLIST

1)Rite of the Slaying Tongue
2)Eater of the Black Lead
3)Psychagogoi 
4)Lucifer Trismegistus
5)The Gnosis of Inhumation
6)The Angel of Smokeless Fire
7)Dreaming Above the Sepulcher
8)Via Tortuosa
9)Old Night

DISCOGRAPHIE


Nightbringer - Hierophany Of The Open Grave
(2011) - black metal - Label : Season Of Mist



Voilà bien un album à écouter durant un froid hiver, quand la terre est gelée, que les arbres sont dépouillés de leurs feuilles et que le silence se répand sur la nature environnante. Voilà également un album à écouter dans des odeurs entêtantes d’encens, à la lueur d’une bougie et entouré de vieux grimoires traitant d’occulte et de mystique. Voilà aussi un album à écouter en compagnie de gargouilles grimaçantes et de représentations souriantes de la mort et de ses démons. Voilà un album qui promet un voyage dérangeant, oppressant et inquiétant.

Mais comme n’importe quel client d’un tour-opérateur, il faut se méfier des promesses météorologiques ou de jouissance. Car ce qui peut être par écrit séduisant peut se révéler de visu bien différent. Eh bien, cet album de Nightbringer se situe un peu au milieu de tout ça : il promet beaucoup, mais ne tient pas tous ces engagements. Pour autant, pas la peine de saisir 60 Millions de Consommateurs, car il y a matière à contentement dans ce Hierophany Of The Open Grave. Nightbringer, pour ceux qui ne connaissent pas (et ils sont sans doute nombreux) vient du Colorado et diffuse depuis sa création – en 1999 – du black metal via split et autres EPs, jusqu’à son premier album en 2008, son second en 2010 (chez AvantGarde Music, qui a produit entre autre du Carpathian Forest et du Diabolical Masquerade) et enfin, donc, son troisième disque produit cette fois par Season Of Mist, qui a en général du nez pour repérer les formations émergentes. Nightbringer n’est donc pas, vous l’aurez compris, un groupe de raw black de garage, mais prétend à mieux, à savoir un black metal complexe, sulfureux et mystique.

Entre autres qualificatifs qui pourraient s’appliquer à Hierophany Of The Open Grave, il y a tout de même « éreintant ». L’album est long (un peu plus d’une heure) et très dense. Difficile de se l’enquiller d’une traite à moins d’être rompu à ce genre d’exercice. La production y est pour quelque chose : typiquement black moderne, elle est propre tout en étant légèrement baveuse, les guitares sont ultra saturées, il y a de la reverb partout, mais tout se tient plutôt bien. Les compositions, par contre, sont plus difficiles à appréhender. Ampoulées, tortueuses, elles durent souvent plus de sept minutes, et sont assez changeantes. Même si, pour poser l’ambiance, Nightbringer n’hésite pas à répéter sans fin certains passage, le tout est plutôt varié, avec beaucoup de mélodie, de guitares acoustiques et même de piano ou d’orgue ici ou là. Le tempo est assez lent, la plupart du temps, même si le blast est de la partie quand il le faut, mais Nighbringer, loin de toute systématisation de son propos, aère régulièrement ses titres avec des parties plus posées.

À ce niveau-là, on pourrait rapprocher l’ambiance de Hierophany Of The Open Grave d’un In The Nightside Eclipse (Emperor), son tempo oscillant ente celui d’un Dark Metal (Bethlehem) et d’un Blood Magick Necromance (Belphegor) et sa production d’un Lord Belial en un peu plus crade (l’usage de la réverbération sur la batterie – en particulier les toms – est typique de ce genre de production). L’ensemble est donc séduisant, et est porté par la voix charismatique de Naas Alcameth, dans une veine black metal traditionnelle, écorchée, malsaine et haineuse. Chacun sait que dans le black metal, la voix est bien souvent l’élément déterminant - voire l’élément porteur – de la musique. Ici, Naas Alcameth s’en sort carrément bien et parvient à légitimer les ambitions occultes de Nightbringer en proposant un chant plein de fiel et de haine, et ne tente jamais le diable – façon de parler – en essayant de proposer du chant clair comme beaucoup s’y risquent.

 
Non, Nightbringer tente de se forger une respectabilité en ne faisant pas de concessions. Ce en quoi il devient parfois difficile à suivre, tant la longueur des titres et leur coté parfois étouffant lui fermera les portes des amateurs de black mainstream. Mais peu importe, il y a gros à parier que Nightbringer ne s’adresse qu’à ceux qui, les nuits de pleine lune, sortent dans la foret s’asperger de sang de bouc. Ceux qui, comme eux, vont jusqu’au bout. Quitte à en perdre en route.



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